Les Liaisons Dangereuses est le seul roman de Choderlos de Laclos. Il se présente sous la forme épistolaire et est le symbole du courant libertin qui démasque l'hypocrisie collective de la société.
Cette lettre se situe au début du roman. Elle est écrite par le vicomte de Valmont, en réponse à une lettre de la comtesse de Merteuil. Celle-ci venant d'apprendre que son ancien amant, le comte de Gercours, voulait épouser la jeune Cécile de Volanges, trouve en ce futur mariage une parfaite occasion de vengeance. En effet, Cécile de Volanges vient de sortir du couvent et est donc pure et vertueuse, la comtesse demande donc à Valmont de séduire la jeune fille afin de la perdre et ainsi de déshonorer le Comte de Gercours.
Ici, Valmont lui refuse sa requête, et lui expose les raisons de ce refus. Nous pouvons percevoir en filigrane la relation ambigüe qu'il entretient avec la Marquise, ainsi qu'une définition du libertinage, notamment avec sa mise en œuvre. Nous pouvons alors nous demander si Valmont est réellement libertin ou si, malgré cette image de libertin jouisseur, il est amoureux.
[...] Il fait un parallèle entre libertinage et religion. Le libertinage est représenté ici comme une nouvelle religion à laquelle il faut convertir le plus de monde possible, de prosélytes (La Marquise de Merteuil verra d'ailleurs en Cécile une libertine potentielle). On le voit avec le champ lexical de la religion qui est utilisé nous prêchons la foi ; prosélytes ; Dieu ; saint Il existe même un Dieu propre au libertinage, cependant l'existence de ce Dieu reste hypothétique, avec l'utilisation du conditionnel si ce Dieu là nous jugeait Ce destin de croisé, cette mission de prosélytisme, est pris à cœur par Valmont pour le bonheur du monde et par la Marquise je connais votre zèle votre ardeur ferveur Paradoxalement, le libertinage n'est pas restreint à la jouissance, Valmont donne l'impression qu'ils sont des croyants appliqués. [...]
[...] De plus, une autre passion commence à ronger son idéologie libertine : sa passion pour Mme de Tourvel dont il faut qu'il se sauve du ridicule d'en être amoureux. [...]
[...] Valmont cherche à échapper à son ancienne complice. On peut donc dès lors imaginer la réponse de Valmont à la requête de cette dernière. Cependant, l'ironie laisse apparaître une certaine tendresse, et un respect que ressent Valmont pour sa complice. L'emploi du verbe mériter en est très significatif ; il insiste ici sur le fait que la séduction de la Marquise n'est pas chose due. Il souligne ainsi le caractère ambivalent du libertinage ; tout en étant libertine, elle reste respectable et ses faveurs ne sont pas faciles à obtenir. [...]
[...] Enfin, dans une dernière partie, on se demandera si la passion qu'il éprouve pour Mme de Tourvel ne le perd pas dans son libertinage. Tout d'abord, Valmont va évoquer le souvenir d'une relation, placée sous le signe de la complicité, à travers le libertinage. Il rappelle la complicité qu'entretenaient la Marquise et lui-même, et dresse avec ironie un portrait de la Marquise de Merteuil. Cette ironie va surtout passer par l'excès qui est rendu dans la description. On trouve en effet, de nombreuses hyperboles élogieuses. [...]
[...] On remarque le caractère hyperbolique de l'alliance de ces deux plantes. De plus, il procède à une personnification de l'Amour, qui va s'incliner devant son triomphe honorer mon triomphe Même la Marquise, la Patronne va s'incliner devant son lui, et témoigner à son égard un saint respect Cela représentera une double victoire pour le Vicomte car, une fois son nom anobli par la gloire, il sera digne de la Marquise et pourra peut-être ainsi rétablir une relation amoureuse avec elle ? [...]
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