Commentaire de la lettre de Diderot à Le Breton, éditeur de "L'Encyclopédie" (1764)

Résumé du document

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On peut se demander comment cette lettre devient un véritable réquisitoire contre la censure. Dans un premier temps, nous verrons que ce texte est un écrit très virulent contre Le Breton et la censure, mais nous verrons aussi qu'il met en place une véritable réflexion sur la liberté d'expression au XVIIIe siècle.

Le texte de Diderot est un écrit très virulent contre Breton et la censure. Tout d'abord, le rapport entre l'auteur et le destinataire est assez tendu. L'auteur est assez froid avec Le Breton. Il n'utilise pas son nom, mais une apostrophe qui a une connotation négative "Monsieur" et il le vouvoie comme on le voit avec le pronom "vous" et l'adjectif possessif "votre". Diderot met tout de suite l'éditeur en face de ses responsabilités. En effet, on voit que Diderot est très en colère contre Le Breton. Il utilise des mots très péjoratifs, voire violents comme "massacrer", "infamie", "poignard". Il va même jusqu'à appeler son éditeur "bête" ou "brute" qui sont des termes injurieux. Cela montre la très mauvaise estime qu'a maintenant Diderot de cet homme. Cette vision est accentuée par les deux groupes antithétiques. D'un côté, il y a Diderot et les autres philosophes, ce sont les "honnêtes gens" qui ont participé à l'écriture de L'Encyclopédie. De l'autre, il y a Le Breton, responsable de la censure. Les gens bons s'opposent au méchant.

Ensuite, Diderot prévoit un avenir très sombre pour l'éditeur (...)

Extraits

[...] Commentaire de la lettre de Diderot à Le Breton, éditeur de L'Encyclopédie ( 1764) Denis Diderot, lettre à l'éditeur de L'Encyclopédie novembre 1764 Soumis aux pressions des adversaires des philosophes, Le Breton, libraire éditeur de L'Encyclopédie (1750-1772), a introduit quelques coupures dans les articles les plus audacieux despremiers volumes. Diderot, maître d'oeuvre del'ouvrage, ne s'en aperçut que beaucoup plus tard. Ne m'en sachez nul gré, monsieur, ce n'est.pas pour vous que je reviens ; vous m'avez mis dans le coeur un poignard que votre vue ne peut qu'enfoncer davantage. [...]

[...] Le texte de Diderot est un écrit très virulent contre Breton et la censure. Tout d'abord, le rapport entre l'auteur et le destinataire est assez tendu. L'auteur est assez froid avec Le Breton. Il n'utilise pas son nom, mais une apostrophe qui a une connotation négative Monsieur et il le vouvoie comme on le voit avec le pronom vous et l'adjectif possessif votre Diderot met tout de suite l'éditeur en face de ses responsabilités. En effet, on voit que Diderot est très en colère contre Le Breton. [...]

[...] De l'autre, il y a Le Breton, responsable de la censure. Les gens bons s'opposent au méchant. Ensuite, Diderot prévoit un avenir très sombre pour l'éditeur. Tout d'abord, il utilise des négations très fortes surtout dans le premier paragraphe qui insiste sur la déchéance totale de l'éditeur, amplifiée par une allitération en R ruine ; avenir ; plaindra ; laverez qui est un son dur. Pour Diderot, l'éditeur a commis le pire crime qu'il soit. Il ne mérite aucun pardon. [...]

[...] Vous nous avez rendus insipides et plats. Vous avez banni de votre livre ce qui en a fait, ce qui en aurait fait encore l'attrait, le piquant, l'intéressant et la nouveauté. Vous en serez châtié par la perte pécuniaire et par le déshonneur ; c'est votre affaire : vous étiez d'âge à savoir combien il est rare de commettre impunément une vilaine action ; vous l'apprendrez par le fracas et le désastre que je prévois. capable d'une infidélité et d'une hardiesse auxquelles on n'en trouvera point à comparer. [...]

[...] Diderot compare aussi l'éditeur et ses associés à des peuples barbares, les ostrogoths et les vandales pour montrer l'idiotie et la barbarie de leur geste. Dans son texte, Diderot met en place une véritable réflexion sur la liberté d'expression au XVIIIe siècle. Tout d'abord, l'auteur fait le jugement de l'éditeur qui la censuré. On le voit avec des mots comme Injustice; jugerez; jugement qui, appartenant au champ lexical de la justice, nous donne l'impression d'assister au procès de l'éditeur. Le discours est construit. Il est structuré en 3 paragraphes et il y a une progression dans la lettre. [...]