La deuxième des six sections du recueil, intitulée "Tableaux parisiens", est liée à l'inspiration de la vie, et fait suite à "Spleen et Idéal", forme d'exposition du recueil et constat du monde réel tel que le perçoit le poète. Bien que l'univers urbain lui offre des sujets de description et de réflexion, l'auteur ne reste pas extérieur au spectacle de la rue. Il y participe, à la recherche de rencontres décisives, en quête de symboles qui font de ces spectacles les reflets d'un monde complexe, celui de la condition humaine, celui de sa propre vie. Le XCIXème poème du recueil ne porte pas de nom et appartient à cette deuxième section. Évoquant la maison de Neuilly où Baudelaire habitait avec sa mère avant le remariage de celle-ci, il s'agit d'un dizain en alexandrins qui certes s'inscrit dans cette section « urbaine », mais qui évoque un cadre en dehors de la ville. Même si aucune note résolument autobiographique n'en est donnée, il a pour thème le souvenir d'un lieu heureux, avec d'abord la description de la maison en général puis, à l'instar d'un cinéaste, une focalisation de l'extérieur vers l'intérieur de celle-ci.
I- La description générale d'une maison
a- L'extérieur
Si, comme nous le verrons, le poème se concentre sur la description de l'intérieur de l'habitation que l'enfance du poète a peuplé de ses rêves et de ses désirs, il en dépasse le cadre pour s'étendre au-delà. De la façon dont un promeneur pourrait être amené à la découvrir, ce poème va présenter une maison extérieure à la ville, puis se rapprocher pour en évoquer le jardin avant d'y pénétrer et de rendre compte du paysage vu de la fenêtre (...)
[...] Une révélation par les adjectifs La totalité du poème est saturée par les adjectifs. Si aucun n'est attribut, de nombreux sont apposés, c'est-à-dire souvent mis entre virgules par rapport aux noms qualifiés (voisine, vers 1 ; petite et tranquille, vers 2 d'autres sont épithètes (blanche, vers 2). La plupart sont antéposés, tournure stylistique mettant en valeur l'adjectif au détriment du nom, incitant presque à oublier le nom qualifié et à ne retenir que la valeur intrinsèque de l'adjectif. De plus, presque tous mettent en œuvre une qualité visuelle de l'objet auquel ils se rapportent, comme blanche (vers ou frugale (vers concentrant la poésie sur le regard du poète sur ses souvenirs, la lumière baignant le texte étant une métaphore de ce regard inquisiteur. [...]
[...] - Les dîners C'est le souvenir qui apparaît de la façon la plus nette. Les adjectifs longs et silencieux (vers confèrent une atmosphère solennelle à la cérémonie des dîners, que le lecteur imagine parfaitement même si elle n'est pas décrite. Au dernier vers, la nappe frugale, c'est-à-dire porteuse d'une nourriture simple et peu abondante, campe le pittoresque (loin des fastes et de l'opulence de certaines tables d'autres poèmes des Fleurs du Mal). - La lumière Cette seconde impression est plus ténue, presque sensorielle. [...]
[...] Évoquant la maison de Neuilly où Baudelaire habitait avec sa mère avant le remariage de celle- ci, il s'agit d'un dizain en alexandrins qui certes s'inscrit dans cette section urbaine mais qui évoque un cadre en dehors de la ville. Même si aucune note résolument autobiographique n'en est donnée, il a pour thème le souvenir d'un lieu heureux, avec d'abord la description de la maison en général puis, à l'instar d'un cinéaste, une focalisation de l'extérieur vers l'intérieur de celle-ci. [...]
[...] La même remarque s'applique à l'adjectif frugale (vers 10). III- Le thème de la mélancolie Le spleen Sentiment profond mêlant ennui et lassitude de l'existence, il transparaît ici avec : - la désolation de la maison Par des éléments comme nos dîners longs et silencieux (vers la nappe frugale (vers 10) ou les rideaux de serge (vers c'est-à-dire faits d'un tissu loin d'être particulièrement noble, le souvenir se concentre sur ce qui trahissait la pauvreté de la famille et le caractère un peu embarrassé de cette enfance. [...]
[...] Les thèmes qu'il abordait et les libertés stylistiques qu'il prenait ont choqué ses contemporains, qui jugeaient sa poésie scandaleuse. La deuxième des six sections du recueil, intitulée Tableaux parisiens, est liée à l'inspiration de la vie, et fait suite à Spleen et Idéal, forme d'exposition du recueil et constat du monde réel tel que le perçoit le poète. Bien que l'univers urbain lui offre des sujets de description et de réflexion, l'auteur ne reste pas extérieur au spectacle de la rue. [...]
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