Commentaire de texte d'un poème du Spleen de Paris de Baudelaire intitulé Les Fenêtres.
[...] CONNAISSANCE ET CREATION Le moment est donc venu de lire le poème comme une fable sur la connaissance et la création poétique. -Cette connaissance n'est pas de l'ordre de l'exploration rationnelle, comme le souligne déjà la phrase Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre (l.3- 4). -Il ne s'agit pas de vérité objective ; voilà pourquoi la question de l'interlocuteur soucieux d'exactitude positive est écartée Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? [...]
[...] fenêtre est le thème à partir duquel se crée le poème en prose. Une poésie du quotidien L'esquisse de la femme pauvre travaillant à domicile se rattache à l'inspiration des «Tableaux Parisiens des Fleurs du Mal. Nous voici face à des existences solitaires, séparées par des vagues de toits qui ne se rencontreront jamais. Cette pauvre femme est présentée comme un tableau de souffrance, de douleur dans lequel sont suggérés : -une existence solitaire dans l'immensité, -une expression aussi de la claustration qui ne sort jamais -du travail monotone et usant toujours penchée ridée -mélancolie de l'âge d‘âge mûr ►Cette femme devient le symbole de la souffrance humaine, muette, à laquelle le poète donne voix. [...]
[...] Il semblerait donc qu'elle soit personnifiée. la fenêtre : une inspiratrice Dans le 2ème paragraphe, ce n'est plus la fenêtre qui est l'objet de l'attention du poète, mais ce qui est perçu à travers elle. Par-delà des vagues de toit indication spatiale métaphorique : le regard se dirige vers ce qui est de l'autre côté de la fenêtre. On voit une femme, ses gestes, son vêtement ; tout ici est réduit à l'essentiel : Avec son visage, avec son vêtement (un vêtement), avec son geste (un geste), avec presque rien Cette femme devient matière à création pour le poète : remarquons le champ lexical de la création littéraire refait l'histoire légende raconte (l.8-9) A la l.10, la femme est remplacée par un pauvre vieux homme ; ils ne sont donc tous deux que des prétextes à la création. [...]
[...] Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle Remarquons l'attaque de la 1ère phrase qui prend une dimension universelle : «Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte ne voit jamais autant de chose que celui qui regarde d'une fenêtre fermée La première phrase du poème se présente comme un paradoxe : la fenêtre est plus intéressante lorsqu'on la regarde de l'extérieur que dans sa fonction banale d'ouverture sur la diversité du monde. Ainsi la fenêtre n'est plus l'objet banal attendu, elle devient au contraire un lieu de découverte, d'intérêt, de connaissances. Elle devient le cadre de vie sous tous ses aspects. Ce qui est donc posé ici, à travers l'attitude de celui qui regarde une fenêtre fermée est le désir de pénétrer (par le regard, aidé sans doute de l'imagination) dans un intérieur domestique. [...]
[...] Comme toujours, dans le recueil inspiré par la modernité, Baudelaire tente de trouver le miracle d'une prose poétique, musicale, sans rythme et sans rime Le poète s'attache aux objets multiples et variés pour décrire ce qu'ils lui inspirent est donc dépeindre son éternel spleen Dans ce poème, la fenêtre, présente dans le titre, apparaît dans sa fonction matérielle : elle est au centre du texte (poésie de la modernité), une anecdote personnelle en révèle l'importance. Le poème analyse aussi l'état d'esprit du contemplateur. Si bien que l'analyse elle-même est une espèce de fenêtre, par laquelle le je aperçoit sa réalité intérieure. Il convient d'abord de suivre les étapes de ce mouvement essentiel du texte, qui conduit de l'extérieur vers l'intérieur des objets et du sujet. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture