En 1901, engagé pour enseigner le français à une jeune aristocrate, la mère de l'élève, d'origine allemande, part pour la Rhénanie, emmenant une jeune gouvernante anglaise, Annie Playden, dont le jeune précepteur s'éprend. Les femmes clôt le cycle des neuf poèmes de la période rhénane (Rhénanes) que l'amour pour Annie a influencé. Rédigé entre septembre 1901 et mai 1902, ce poème interpelle par sa double typographie et sa polyphonie, plusieurs voix de femmes se mêlant à celle du poète (...)
Sommaire
Introduction
I) Une scène banale de la vie courante
A. Une polyphonie féminine B. Une scène agréable de la vie quotidienne C. Le thème de l'amour omniprésent
II) L'opposition de deux mondes
A. Des images inquiétantes B. L'écoute du monde extérieur C. Le thème du rêve opposé à celui de la réalité
Conclusion
Poème étudié
Dans la maison du vigneron les femmes cousent Lenchen remplis le poêle et mets l'eau du café Dessus - Le chat s'étire après s'être chauffé - Gertrude et son voisin Martin enfin s'épousent
Le rossignol aveugle essaya de chanter Mais l'effraie ululant il trembla dans sa cage Ce cyprès là-bas a l'air du pape en voyage Sous la neige - Le facteur vient de s'arrêter
Pour causer avec le nouveau maître d'école - Cet hiver est très froid le vin sera très bon - Le sacristain sourd et boiteux est moribond - La fille du vieux bourgmestre brode une étole
Pour la fête du curé La forêt là-bas Grâce au vent chantait à voix grave de grand orgue Le songe Herr Traum survint avec sa sÏur Frau Sorge Kaethi tu n'as pas bien raccommodé ces bas
- Apporte le café le beurre et les tartines La marmelade le saindoux un pot de lait -Encore un peu de café Lenchen s'il te plaît On dirait que le vent dit des phrases latines
- Encore un peu de café Lenchen s'il te plaît - Lotte es-tu triste O petit cÏur - Je crois qu'elle aime - Dieu garde - Pour ma part je n'aime que moi-même - Chut A présent grand-mère dit son chapelet
- Il me faut du sucre candi Leni je tousse - Pierre mène son furet chasser les lapins Le vent faisait danser en rond tous les sapins Lotte l'amour rend triste - Ilse la vie est douce
La nuit tombait Les vignobles aux ceps tordus Devenaient dans l'obscurité des ossuaires En neige et repliés gisaient là des suaires Et des chiens aboyaient aux passants morfondus
Il est mort écoutez La cloche de l'église Sonnait tout doucement la mort du sacristain Lise il faut attiser le poêle qui s'éteint Les femmes se signaient dans la nuit indécise
Introduction
I) Une scène banale de la vie courante
A. Une polyphonie féminine B. Une scène agréable de la vie quotidienne C. Le thème de l'amour omniprésent
II) L'opposition de deux mondes
A. Des images inquiétantes B. L'écoute du monde extérieur C. Le thème du rêve opposé à celui de la réalité
Conclusion
Poème étudié
Dans la maison du vigneron les femmes cousent Lenchen remplis le poêle et mets l'eau du café Dessus - Le chat s'étire après s'être chauffé - Gertrude et son voisin Martin enfin s'épousent
Le rossignol aveugle essaya de chanter Mais l'effraie ululant il trembla dans sa cage Ce cyprès là-bas a l'air du pape en voyage Sous la neige - Le facteur vient de s'arrêter
Pour causer avec le nouveau maître d'école - Cet hiver est très froid le vin sera très bon - Le sacristain sourd et boiteux est moribond - La fille du vieux bourgmestre brode une étole
Pour la fête du curé La forêt là-bas Grâce au vent chantait à voix grave de grand orgue Le songe Herr Traum survint avec sa sÏur Frau Sorge Kaethi tu n'as pas bien raccommodé ces bas
- Apporte le café le beurre et les tartines La marmelade le saindoux un pot de lait -Encore un peu de café Lenchen s'il te plaît On dirait que le vent dit des phrases latines
- Encore un peu de café Lenchen s'il te plaît - Lotte es-tu triste O petit cÏur - Je crois qu'elle aime - Dieu garde - Pour ma part je n'aime que moi-même - Chut A présent grand-mère dit son chapelet
- Il me faut du sucre candi Leni je tousse - Pierre mène son furet chasser les lapins Le vent faisait danser en rond tous les sapins Lotte l'amour rend triste - Ilse la vie est douce
La nuit tombait Les vignobles aux ceps tordus Devenaient dans l'obscurité des ossuaires En neige et repliés gisaient là des suaires Et des chiens aboyaient aux passants morfondus
Il est mort écoutez La cloche de l'église Sonnait tout doucement la mort du sacristain Lise il faut attiser le poêle qui s'éteint Les femmes se signaient dans la nuit indécise
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Extraits
[...] - la danse des sapins (Le vent faisait danser en rond tous les sapins, vers 27). Ainsi à la nuit tombante, les arbres s'animent pour s'associer à la forêt qui chante. Conclusion Comme dans la plupart des poèmes du cycle des Rhénanes on relève la dualité constituée d'un monde familier rassurant et d'un univers peuplé de mythes, de légendes. On note ainsi le contraste très net entre l'extérieur et l'intérieur, et avec lui, la coexistence de la réalité quotidienne et du rêve étrange. [...]
[...] Sa rigueur est bénéfique puisqu'elle en fait l'annonciateur d'une bonne récolte. Ces femmes forment une communauté rassurante, de même que le village dont le lecteur peut entrevoir quelques figures familières : Le facteur (vers les voisins (Gertrude et son voisin Martin, vers le nouveau maître d'école (vers Le sacristain (vers La fille du vieux bourgmestre (vers le curé (vers 13) et le chasseur Pierre (vers 26). Le thème de l'amour omniprésent Discrètement ou plus nettement, l'amour est évoqué dans les répliques de ces villageoises avec : - le mariage de Gertrude et Martin, prévisible et attendu (Gertrude et son voisin Martin enfin s'épousent, vers 4). [...]
[...] Rédigé entre septembre 1901 et mai 1902, ce poème interpelle par sa double typographie et sa polyphonie, plusieurs voix de femmes se mêlant à celle du poète. Si la ponctuation a disparu, il reste les tirets introduisant les répliques des femmes, écrites en italique. Au coin du feu, elles parlent de la vie courante, tandis que s'installe une nuit d'hiver sur les forêts de Rhénanie. Une scène banale de la vie courante Dès le premier vers (Dans la maison du vigneron les femmes cousent), le poème est ancré dans une scène réaliste de la vie quotidienne d'un village. [...]
[...] De plus, le poêle qui menace de s'éteindre (Lise il faut attiser le poêle qui s'éteint) est tout à fait symbolique : c'est la vie qui peut disparaître. L'écoute du monde extérieur Les femmes de la maison perçoivent le monde extérieur. Elles l'aperçoivent et l'entendent, ainsi que le suggèrent : - la vue de personnes du village (le facteur et le maître d'école, vers 8-9 ; Pierre le chasseur, vers 26) - le bruit du vent (On dirait que le vent dit des phrases latines, vers 20). [...]
[...] Le recueil devait à l'origine s'appelait Eau de vie ; Alcools, moins directement transparent, qualifie métaphoriquement la conception de la création poétique de l'auteur, ivresse poétique mais aussi saveur amère de l'alcool et par extension de la vie. La poésie est en effet envisagée comme alchimie, distillation de l'expérience vécue. De fait, ce recueil montre le poète déchiré sentimentalement par la rupture amoureuse que l'histoire littéraire a retenue, à travers des poèmes tels que Mai, Les Colchiques et surtout La Chanson du Mal-Aimé. En 1901, engagé pour enseigner le français à une jeune aristocrate, la mère de l'élève, d'origine allemande, part pour la Rhénanie, emmenant une jeune gouvernante anglaise, Annie Playden, dont le jeune précepteur s'éprend. [...]