- La Fontaine dénonce un vice humain : l'orgueil v.30 "Tout vainqueur insolent à sa perte travaille".
Le coq vainqueur incarne l'orgueil :
v.13 "qu'un rival tout fier de sa défaite", le coq victorieux n'est pas fier de sa victoire mais de la défaite de l'autre.
v.23 "tout cet orgueil" : métonymie
v.19 "Son vainqueur sur les toits" : mise en valeur du mot "toit" par le rejet des verbes percher et chanter, le vainqueur recherche une situation élevée signe de son pouvoir.
L'orgueil est dénoncé par le style burlesque de cette fable où l'on voit ces 2 coqs qui se prennent pour des héros. Le choix de l'animal n'est pas un hasard, puisque l'expression "être un vrai coq", c'est se vanter, savoir séduire les femmes, être prétentieux.
Ce sont les excès d'orgueil qui conduisent souvent à notre perte :
La métonymie du v. 23 "tout cet orgueil" pour désigner le coq orgueilleux montre bien que c'est justement son caractère qui est responsable de sa mort. Ce vers est mis en valeur par sa longueur, alexandrin entouré de 2 octosyllabes.
Au vers 30, on a un rejet du verbe travailler en fin de vers permettant le rapprochement entre le groupe nominal "tout vainqueur insolent" et "perte"
Le verbe "travailler" ne laisse aucun doute.
- La prudence est la leçon qui en découle
Elle est annoncée dans "Défions nous du sort, et prenons garde à nous"
C'est la prudentia, cette sagesse mêlée de discrétion dans la gestion de sa vie que les philosophes grecs et latins ont tant vanté qui est mis en avant.
La diérèse sur le mot dé/fi/ons met l'accent sur l'importance d'être prudent.
L'orgueil et l'incitation à la prudence sont souvent évoqués dans les fables de La Fontaine, comme par exemple dans la fable "la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf" (La Fontaine se sert de la grenouille et du boeuf pour décrire un aspect de la vie humaine, celui de l'ambition sociale. L'envie qui gouverne la grenouille "qui veut se faire aussi grosse que le boeuf » provoque sa fin, par aveuglement à l'égard de sa véritable nature. La Fontaine veut montrer que la convoitise est vaine et il incite à la modestie. Cette fable fait ressortir la vision très conservatrice et pessimiste de l'auteur sur la société.) (...)
[...] - Une certaine misogynie Indéniablement, La Fontaine fait porter aux femmes la responsabilité de bien des conflits. Le premier vers le montre bien, il suffit d'une poule pour déclencher la guerre. Il est probable qu'ici La Fontaine fasse allusion aux nombreuses maîtresses de Louis XIV. Où l'on connaît l'influence qu'ont pu avoir les maîtresses de Louis XIV avec toutes les guerres que dut faire la France sous le règne du monarque. De plus, si La Fontaine utilise évidemment le style burlesque pour ridiculiser ses personnages, ne peut on pas aussi inverser l'interprétation et voir ici une critique de l'épopée où Hélène ne serait qu'une poule responsable de la guerre ? [...]
[...] Il fallait aussi que La Fontaine utilise les procédés d'écriture de l'épopée pour donner à sa fable sa pleine mesure. Ce registre épique est reconnaissable par plusieurs indices. - Le thème récurrent de la guerre à travers : Le champ lexical du combat : v guerre v querelle envenimée v combats ; v victoires L'allitération en dans l'expression Xanthe teint qui fait penser au bruit des armes. L'assonance en ( son fermé) et voilà la guerre allumée montre le caractère pathétique de la guerre. [...]
[...] Ainsi, au delà de l'amusement que provoque le récit, La Fontaine vise ici un défaut bien humain et considéré par l'église comme un pêcher capital, l'orgueil. Néanmoins le fabuliste procède comme aurait procédé un dramaturge comique, c'est à dire qu'il cherche à corriger les mœurs en riant. Nous retiendrons également de cette fable, que La Fontaine vise à donner à un genre mineur des lettres de noblesse en la confrontant à de grands genres et en lui donnant pour thème la condition humaine, la Fortune qui régit notre existence. [...]
[...] La Fontaine nous trace la caricature même du courtisan. Tous ces coqs forment dans leur querelle un beau spectacle que les demoiselles poules regardent avec un plaisir visible accourut La Fontaine présente ici le théâtre de la cour. Une poésie qui suit les règles de la fable On reconnaît que ce texte est une fable grâce à plusieurs indices. Un schéma narratif Tout d'abord, il respecte les 5 étapes du schéma narratif - Une situation initiale Elle est à l'imparfait, elle présente les 2 personnages principaux, v.1 «Deux coqs vivaient en paix - Un élément perturbateur Avec l'utilisation du passé simple, une poule survint et sa conséquence, la guerre Cet élément perturbateur se poursuit jusqu'au vers 5 qui introduit une comparaison avec l'Iliade d'Homère. [...]
[...] Le Xanthe, fleuve qui arrose la plaine de Troie, fut témoin de combats acharnés. Le combat se maintint : Demeura indécis. Le siège a duré dix ans cf. épisodes célèbres, la colère d'Achille, la mort d'Hector, le cheval de Troie imaginé par Ulysse Et, s'exerçant contre le vent . : Il fait l'essai de ses forces, il prépare ses armes à devenir l'instrument de sa colère, frappe de ses coups les vents» L'ongle du vautour: Petite erreur de La Fontaine, car, d'après Richelet, ce terme ne s'emploie que pour les oiseaux qui ne sont pas des rapaces. [...]
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