Composées de douze livres répartis en deux recueils, cet ouvrage regroupe plusieurs centaines de textes courts mettant souvent en scène des animaux ; les récits sont, sauf rares exceptions, suivis d'une morale qui indique la portée critique à apporter au texte (...)
[...] Les deux Amis Recueil : II, parution en 1678. Livre : VIII. Fable : 11, composée de 31 vers. Deux vrais amis vivaient au Monomotapa L'un ne possédait rien qui n'appartînt à l'autre. Les amis de ce pays-là Valent bien, dit-on, ceux du nôtre Une nuit que chacun s'occupait au sommeil, Et mettait à profit l'absence de soleil, Un de nos deux amis sort du lit en alarme ; Il court chez son intime, éveille les valets : Morphée avait touché le seuil de ce palais L'ami couché s'étonne ; il prend sa bourse, il s'arme, Vient trouver l'autre et dit : Il vous arrive peu De courir quand on dort ; vous me paraissez homme À mieux user du temps destiné pour le somme : N'auriez-vous point perdu tout votre argent au jeu ? [...]
[...] La versification utilise majoritairement des alexandrins qu'elle alterne avec des octosyllabes. Les alexandrins traduisent la quiétude et la sérénité de l'amitié. Les octosyllabes n'interviennent dans le récit que pour traduire l'empressement à dissiper ce qui pourrait la troubler : - vers 20, remerciements pour l'entraide témoignée - vers 23, évocation de la cause de ce trouble de l'amitié. On les retrouve également dans la partie terminale de la morale, vers 28 à 31, pour énumérer les avantages d'une telle vertu, ce qui contribue à la mettre en valeur par la vivacité textuelle. [...]
[...] Il endormait avec des pavots ceux qu'il touchait. ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Recueils poétiques de Jean de La Fontaine (1621-1695), Les Fables choisies mises en vers furent publiées à Paris chez Denis Thierry ou chez Claude Barbin de 1668 à 1693. Composées de douze livres répartis en deux recueils, cet ouvrage regroupe plusieurs centaines de textes courts mettant souvent en scène des animaux ; les récits sont, sauf rares exceptions, suivis d'une morale qui indique la portée critique à apporter au texte. [...]
[...] Conclusion Même si le sujet a déjà été abordé dans la fable précédente, L'Ours et l'Amateur des jardins (Livre VIII, fable cette fable, comme toujours chez La Fontaine, est remarquable, d'abord par l'art du conteur qui sait faire exister, en peu de mots, des personnages et une situation dramatique. Mais cette fable présente plusieurs originalités : - sa brièveté - sa vivacité - la place donnée au dialogue des deux amis, véritable apologie de l'amitié - une morale relativement longue, authentique plaidoyer des valeurs de l'amitié. Il est clair que La Fontaine pense que cette vertu fait défaut aux courtisans et aux nobles de son temps. Cette fable illustre ainsi l'efficacité de l'apologue : sa brièveté, un récit divertissant et un intérêt didactique certain. [...]
[...] - le rythme accéléré des vers 7-8 et 10 à 15 avec de nombreux rejets et enjambements - la discrète ironie des vers 3 et 4 : elle paraît quand, implicitement, l'auteur laisse entendre que les personnages appartiennent à la noblesse comme en atteste le champ lexical de la profusion des moyens : .vers valets .vers palais .vers 11, bourse et arme .vers 16, épée .vers 17, esclave. On notera qu'au début du XXème siècle, ce passage sur l'esclave avait été supprimé des éditions destinées aux étudiants, car jugé trop subversif. En somme, La Fontaine nous dit là qu'une telle amitié ne peut exister, et encore moins chez les nobles. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture