Ce sonnet, écrit en 1847, décrit un animal domestique, le chat, et s'inscrit dans un ensemble de 3 poèmes consacrés à ce félin. Les deux autres ont pour titre Le Chat, et décrivent avec admiration et tendresse l'animal familier, compagnon du poète. Le titre de celui-ci est au pluriel, Les chats, et Baudelaire semble s'attacher à la description de l'animal sans aucune référence à une relation particulière avec un individu bien déterminé (...)
[...] La description des chats passe donc maintenant par leur ressemblance avec le sphinx, ce qui leur confère beauté, noblesse et mystère. Ils prennent en songeant les nobles attitudes laisse entendre une démarche réfléchie, volontaire, pour aller vivre à l'écart du monde. L'expression au fond des solitudes marque la distance qu'ils cherchent à établir, une distance à la fois spatiale et temporelle, comme s'ils trônaient dorénavant dans l'infini et dans l'éternité. Le dernier tercet achève la métamorphose : sont évoquées deux parties de leurs corps, d'abord, leurs reins féconds puis leurs prunelles mystiques : leur corps semble se dématérialiser pour se transformer en lumière (on est passé de l'obscurité des ténèbres à l'intense luminosité des déserts). [...]
[...] Mais pourquoi cette attirance réciproque? Que représentent, en fait, les chats pour Baudelaire qui leur a consacré 3 poèmes dans les Fleurs du Mal? Nous avons tenté de proposer une interprétation, en rapprochant Les chats d'un autre poème : La Beauté : Les Chats pourraient symboliser eux aussi la beauté. Les chats aiment les poètes, ces amoureux fervents de la beauté. Il aiment l'intimité de la maison où se réfugient les poètes, pour se livrer aux austères études qu'exige toute création artistique. [...]
[...] Le caractère nocturne et un peu inquiétant des chats. Le 2ème quatrain donne une image plus inquiétante et étrange des chats. Le vers 5 fait écho au vers 1 : les chats sont les amis de la science et de la volupté (diérèse sur science mais c'est l'ordre inverse du vers 1 où il était d'abord question des amoureux, puis des savants : nous avons donc un chiasme qui accentue, en quelque sorte, les symétries et réciprocités (volupté = amoureux fervents; science = savants austères). [...]
[...] Les chats, symboles d'un repli sur l'intimité douillette du foyer. La connivence entre les amoureux fervents les savants austères et les chats. Le premier quatrain nous explique pourquoi les amoureux et les savants aiment les chats. La première question que l'on peut se poser est de se demander quel rapport il peut y avoir entre les amoureux fervents et les savants austères : ces deux catégories d'êtres humains ne poursuivent pas, apparemment, les mêmes buts dans la vie. Le poète insiste cependant sur ce lien, par le rythme binaire des vers, par la coordination qui relie les 2 catégories Les amoureux fervents et les savants austères Bien que ces 2 catégories d'humains semblent opposées, les uns recherchant les voluptés sensuelles, et les autres au contraire se donnant tout entier à l'ascèse de la connaissance, c'est leur amour commun des chats qui les rapproche : ils aiment également l'adverbe à l'hémistiche insiste sur l'identité de leurs goûts. [...]
[...] Qui était Erèbe? Dans la mythologie grecque, Erèbe était une divinité infernale, fils de Chaos. Il personnifiait les Ténèbres, l'Obscurité des Enfers. Il est à la fois le frère et l'époux de Nyx, la Nuit. De leur union naissent le Ciel et le Jour. Métamorphosé en fleuve pour avoir secouru les Titans, Erèbe donne son nom à une partie des Enfers où passent les âmes des défunts. [...]
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