Victor Hugo, "L'enfant", tiré de "Les Orientales"

Résumé du document

Commentaire composé du poème "L'enfant" de Victor Hugo tiré du recueil Les Orientales. Le thème est celui de la guerre. V. Hugo y dénonce les massacres perpétrés par les Turcs à l'île grecque, Chio, l'île des vins. L'enfant est un grec, le seul survivant du massacre. Il dédaigne tous les magnifiques cadeaux que lui présente l'étranger... V.Hugo se met en scène derrière ce personnage qui engage le dialogue avec l'enfant. Etude composée d'une introduction, de deux axes principaux et d'une conclusion.

Extraits

[...] Bien d'autres comme Victor Hugo ont dénoncé les horreurs de la guerre comme le peintre Eugène Delacroix qui a fait avant lui une aquarelle aux traits à la mine de plomb sur les massacres de Chio, ou encore Pablo Picasso qui a réalisé l'œuvre la plus célèbre du XXème siècle avec Guernica en 1937. Cette œuvre, en représentant l'horreur de la guerre civile, fait transparaître l'engagement politique de Picasso car il prend parti contre l'Espagne de Franco et les régimes totalitaires. Enfin, pour rester dans le club des poètes, Paul Eluard s'est montré l'un des grands poètes révolutionnaires durant la seconde guerre mondiale. En clair, peinture, théâtre poésie permettent à leurs auteurs de s'engager. [...]

[...] Shakespeare, il se résume dans les mots ruine v1 et deuil et le poète ajoute plus loin, au début de la seconde strophe tout est désert L'atmosphère qui s'en dégage est angoissante, pesante tant le paysage est apocalyptique. Le jeu des rimes suivies des deux premiers vers y contribue : deuil v 1 et écueil v 2. Et puis, la violence et la brutalité de la guerre se retrouvent dans la parataxe contenue dans le premier vers : Les Turcs ont passé par là. Tout est ruine et deuil. [...]

[...] Et puis, à travers ce poème se dégage la consternation et l'accablement du poète ; Victor Hugo se met en scène lui-même dans son propre poème derrière le personnage qui engage un dialogue avec l'enfant ; on remarque la consternation de ce personnage avec les marques : Ah ! vers 13, puis Hélas ! vers 14 avec toutes les exclamations ; le poète est désenchanté par cette vision de l'enfant. Cette consternation permet de mieux faire comprendre ce que ressent le poète ; il est non seulement consterné mais désemparé devant une telle innocence blessée et il essaye de le consoler avec des éléments empruntés au merveilleux, au rêve. [...]

[...] Et c'est ce romantisme qui permet de donner une vision du monde désenchanté, pessimiste. Tout d'abord, la situation est tragique mais le poète, à travers son travail d'écriture, ne montre pas le véritable drame, il suscite notre émotion à travers l'enfant pour nous rallier finalement à sa cause. La construction de son poème est faite sur la théâtralité et les couleurs ; la construction s'appuie sur trois éléments : le lieu, les personnages et une action et l'effet tragique n'est donné que par la référence à l'événement de l'histoire dès l'ouverture du poème. [...]

[...] La guerre lui a fait subir des choses affreuses : il est détruit, anéanti. Il a mal, il pleure : vers 14 : les pleurs de tes yeux bleus vers 16 : de larmes orageux il est désenchanté, il est rattrapé par la réalité. En fait, toute une théâtralité se dégage de ce poème avec la présence de cet enfant pour montrer la souffrance et l'humiliation ; Victor Hugo n'a pas choisi le champ de bataille mais bien l'après bataille, c'est-à-dire le moment où la souffrance s'installe, une souffrance qu'on ne peut panser : celle de l'humiliation, de la honte : vers 9 : courbait sa tête humiliée ; à la différence du tableau de Delacroix, on ne voit pas la bataille dans sa sauvagerie mais l'instant de la souffrance intérieure, et, de plus celle d'un enfant innocent ; les vers 24 à 26 évoquent cette innocence : Ces cheveux pleurent épars autour de ton beau front Victor Hugo recourt à l'allégorie de l'innocence : l'enfant représente la pureté, et pourtant il a déjà souffert, et, ce sont ses souffrances lors du massacre qui l'ont privé de l'innocence de sa jeunesse puisqu'il dédaigne tous les magnifiques cadeaux que lui présente l'étranger ; on remarque que Victor Hugo porte un intérêt à l'enfance, jusque là négligé dans la littérature. [...]