Commentaire d'un extrait du texte La Légende de l'homme à la cervelle d'or d'Alphonse Daudet.
[...] De manière plus générale, cet apologue qu'est La légende de l'homme à la cervelle d'or exprime une vision très noire de la condition humaine. Différents registres, fantastique, tragique, pathétique, s'entrecroisent pour mieux transmettre la leçon. Nous sommes séduits par l'histoire, par cette tension entre l'horreur et une légèreté dans laquelle nous retrouvons l'auteur des Trois messe basses ou de Tartarin de Tarascon (1872). Et, en dépit de la leçon noire que véhicule la légende, c'est sans doute a cruauté de l'histoire elle-même et la petite femme blonde avec ses pompons et ses plumes blanches que nous garderons en mémoire. [...]
[...] La Légende de l'homme à la cervelle d'or beaucoup en est léger et fleure bon les pins. Mais Daudet, après avoir songé à des pleins paniers de contes galants annonce une légende mélancolique qui s'avère particulièrement sombre. Malgré ses aires de conte fantastique, cette légende est vraie d'un bout à l'autre écrit-il en conclusion. Nous allons montrer le dénouement violent de ce conte fantastique est aussi celui d'un apologue riche d'une réflexion sur le destin des artistes et des hommes en général. [...]
[...] La tension entre le merveilleux et le réalisme Todorov définit le fantastique comme une hésitation entre une interprétation surnaturelle des évènements et une interprétation réaliste. En ce sens, le conte d'Alphonse Daudet n'est pas fantastique comme peuvent l'être La Vénus d'Ille de Mérimée ou Le Horla de Maupassant. L'histoire est merveilleuse, surnaturelle : les mots légende et conte cervelle merveilleuse la scène surnaturelle de la fin. Toutefois, on peut dire que le merveilleux côtoie le réalisme et que la tension entre ces eux pôles contraires suscite une inquiétude chez le lecteur. [...]
[...] Les caractéristiques de l'apologue La construction du texte en deux parties distinctes que sont le récit et la morale. On comparera les temps employés dans le récit et dans la morale, les personnages individualisés dans le récit et la généralisation dans la morale pauvres gens Le récit prépare la morale et porte déjà les marques de la généralisation : les personnages sont en nombre réduit, ils n'ont pas de nom et sont désignés par une caractéristique : la marchande, les expressions qui désignent la femme et le personnage principal. [...]
[...] La légende se clôt sur une scène dont la violence repose sur les contrastes entre les deux mains (les bottines, la main sanglante) du personnage et sur le regard d'un témoin Un parcours tragique Le tout fut fini annonce un dénouement aussi inéluctable qu'une tragédie. Il est impossible pour le personnage de résister au destin qui l'entraîne : Quelquefois cependant la peur le prenait mais alors quelque chose de bien cher. Le personnage provoque lui-même sa propre destruction : les dernières parcelles de la cervelle d'or sont des cadeaux (enterrement luxueux, bottines) à une morte. [...]
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