Lecture linéaire d'un passage de la Princesse de Clèves, de Madame de la Fayette.Cette analyse porte sur l'aveu que fait la Princesse de Clèves à son mari (elle lui avoue qu'elle aime le Duc de Nemours).Intro, parties et sous parties, conclusion entièrement rédigées.Texte étudié intégré au devoir pour plus de facilité.Comprend un questionnement grammatical pour s'entraîner aux épreuves du bac.
[...] —Que me faites-vous envisager, Madame s'écria monsieur de Clèves. Je n'oserais vous le dire de peur de vous offenser. Madame de Clèves ne répondit point ; et son silence achevant de confirmer son mari dans ce qu'il avait pensé : —Vous ne me dites rien, reprit-il, et c'est me dire que je ne me trompe pas. —Eh bien, Monsieur, lui répondit-elle en se jetant à ses genoux, je vais vous faire un aveu que l'on n'a jamais fait à son mari, mais l'innocence de ma conduite et de mes intentions m'en donne la force. [...]
[...] Ces passages font de La Princesse de Clèves un roman d'analyse psychologique. l.2-3 : évocation implicite à nouveau de la « galanterie » présentée comme un terrible danger : on relève le nom « prudence » et le participe passé « exposée ». Le syntagme « maîtresse de sa conduite » met en évidence la lutte qui se joue chez la princesse entre la raison et les passions. l à 8 : les deux répliques du prince ne sont en fait séparées que par le silence de son épouse. [...]
[...] Il faut lire négativement qu'elle ne ressent pas « d'inclination » pour son mari, alors qu'elle connaît cela pour le duc. l.18 : énumération de trois verbes à l'impératif : la princesse remet son destin entre les mains de son mari. Ce qu'elle lui demande ne correspond pas au rôle d'un mari : « conduisez-moi » surtout révèle une forme de confusion des rôles qui rend l'aveu et le discours de la princesse extraordinaires. Cette tâche était celle de sa mère (cf. [...]
[...] On relève une phrase exclamative l.4, le verbe de parole « s'écrier » l.4. Ses hésitations se traduisent par de nombreuses négations : l.4 et l.8 (deux fois). - l.9 : la princesse reprend la parole pour une longue réplique (vocabulaire du théâtre). L'indication « en se jetant à ses genoux » s'apparente à une didascalie (voir ci-dessus). l.9-10 : la princesse souligne la singularité de son geste (et donc sa propre unicité). « jamais » l.10 : aspect hyperbolique. [...]
[...] Cette volonté de la princesse de lutter par de nouveaux procédés contre l'étendue et les conséquences néfastes de sa passion vise à surprendre et à provoquer l'admiration. Pour autant, cette scène n'est pas sans émouvoir : le fait que la princesse se montre dans toute sa faiblesse tend à attendrir le lecteur. Cette scène atteint donc une certaine force dramatique, elle allie héroïsme, admiration et pathétique. Ce passage confère à l'aveu un caractère hors du commun, tout en le rendant sensible, touchant pour le lecteur. [...]
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