"Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose"
Il s'agit de la lecture analytique du sonnet "Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose" de Ronsard, entièrement rédigée et détaillée. Le commentaire s'attache à analyser à la fois les thèmes qui émaillent le poème, mais également ses images, sa musicalité, son rythme, qui font la richesse de la poésie. Ainsi, la lecture analytique proposée analyse avec rigueur les sonorités du poème, ses harmonies imitatives, en les interprétant solidement.
[...] I – Un éloge funèbre: création et renouvellement de topos poétiques > Le poème s'ouvre sur une métaphore de la rose, à laquelle la femme est assimilée = lieu commun poétique que l'on retrouve dans le sonnet « Mignonne allons voir si la rose . ». > Transfiguration poétique: le poème se fait célébration de la vénusté de Marie. Cette célébration est certes un topos poétique, mais renouvelé avec magnificence par le poète ici par le recours à des procédés littéraires foisonnants. A. Une composition poétique traditionnelle > Le sonnet compose avec littérarité un éloge de la vénusté de Marie. [...]
[...] II – Un éloge funèbre lyrique > Le poète insuffle au sonnet un lyrisme exacerbé, en ostracisant subtilement le délitement que procure la mort et par un jeu d'harmonies imitatives musicales. A. Une mort suggérée et fondue dans la nature > Jamais le poète ne dépeint la déliquescence de la mort dans le sonnet. Cette mort est suggérée en demi-teinte, mais le poète ostracise le délitement funeste de la mort. Ainsi, la mort est-elle disséminée dans la nature: en témoignent les sonorités labiales et dentales en et en dures, dans les termes « battue » et « pluie », qui traduisent cette agonie par le mouvement d'un temps qui se dégrade, à l'image de la dégradation de la femme. [...]
[...] Ainsi, le lexique de la nature est-il laudatif: « ciel », « terre », « aube », « feuille », « fleurs », « pleurs », les pleurs étant poétiquement la métaphore de la rosée, qui pleure elle aussi la mort de Marie. C'est dire que la nature aussi est en deuil → osmose de la femme et de la nature consubstantielle à la religiosité romaine et grecque. Amour et grâce sont rassemblées dans une nature parfaite rendue perceptible par une hypotypose délicate. [...]
[...] Le poème se fait donc libation, et Marie, d'une superbe rose, devient fleurs, par une transfiguration poétique qui fait d'elle une oeuvre chatoyante et confère à sa vie poétisme et éternité par un langage poétique qui conjure la mort. Éléments pour la conclusion > Dans un assemblage poétique, Ronsard marie éloge funèbre et lyrisme pour célébrer la beauté de Marie. > Ronsard compose une poétique nouvelle qui dévoile le pouvoir des mots. [...]
[...] Ainsi, le poète dessine en creux une efflorescence de la beauté, dont la genèse est esquissée: cette vénusté florale est à la fois symbole de la naissance (début du poème) mais aussi de la mort liliale (fin du poème). La composition du poème transcrit donc le mouvement de l'existence. Le sonnet est construit sur un diptyque: le comparant est disséminé dans les quatrains cependant que le comparé gouverne les tercets. Cette dualité est annoncée au début du poème par la conjonction « comme » et en ouverture du premier tercet par l'adverbe « ainsi ». A chaque fois, comparant et comparé sont annoncés en ouverture des vers → de la naissance de la fleur à son délitement. B. [...]
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