Lecture analytique de la scène 3 de l'acte I de Phèdre (1677), de Jean Racine.
[...] Elle va donc tenter de se priver de cette passion débordante. a. La fatalité familiale (v.277-278) ⇒ Pour se justifier, Phèdre va prétexter la punition divine et le malheur s'abattant sur elle à cause des « erreurs » passées de sa famille. Elle met également en avant l'impossibilité d'y échapper et la culpabilité de Vénus faisant d'elle une victime et non plus une coupable de cet amour. * lexique hyperbolique renforcé par la rime : "redoutables" v.277 + "inévitables" v.278 Phèdre rejette la faute sur Vénus, déesse de l'amour pour tenter de justifier cette passion. [...]
[...] * emploi de l'imparfait renforcé par oxymore : "cherchais" v.282 + "remèdes impuissants" v.283 Phèdre tente un dernier espoir pour vaincre son amour interdit mais cet espoir illusoire/factice car la suite de sa phrase exprime que tout est déjà perdu. Elle exprime son désespoir et son abandon face à cet amour. c. Un destin inexorable (v.285-288) ⇒ À partir de cette décision, Phèdre va subir ouvertement son amour en ne cherchant plus à se cacher de celui-ci. Elle est ainsi soumise à une succession d'échec face à ses tentatives passées pour contrer son amour qui la privent de liberté. [...]
[...] Cette passion si virulente est destructrice pour Phèdre et la ronge de jour en jour. a. Un bonheur éphémère (v.269-271) ⇒ Cette joie liée à sa passion n'est qu'illusoire puisqu'elle ne dure qu'un laps de temps assez réduit. * périphrase : "À peine au fils d'Égée" v Phèdre est incapable d'assumer sa passion envers le fils de celui qu'elle n'ose pas nommer, qui n'est ni plus ni moins que son mari Thésée. Elle se sent coupable d'une passion qu'elle qualifie d'incestueuse. [...]
[...] * lexique du mariage : "lois-hymen-engagée" v.270 Phèdre est mariée. Son bonheur est ainsi rompu puisqu'elle en aime un autre : Hippolyte. Elle subit alors un véritable "coup de foudre". b. Des sentiments contradictoires (qui troublent le bonheur factice de Phèdre) - (v.272-273) ⇒ La passion de Phèdre est assez contradictoire puisqu'elle ressent de l'amour mais également de la haine envers Hippolyte. Ses sentiments sont donc incontrôlables. Ils entraînent aussi une paralysie de notre héroïne par leur intensité. * oxymore : "superbe ennemi" v.272 Les sentiments éprouvés par Phèdre sont puissants mais confus. [...]
[...] * lexique de l'obsession : "sans cesse" v.286 + "tout" v.288 Phèdre est submergée par son amour impossible à vivre muas auquel elle ne peut se substituer. Cet amour la tourmente et envahit son esprit et ses pensées. Conclusion : * Cet extrait illustre passion de Phèdre puissante et interdite envers son beau-fils Hippolyte. Elle nie sa culpabilité tout en tentant désespérément de se repentir, rejette la faute sur Vénus. Son destin est scellé par cet amour, moteur de cette tragédie dont l'issue ne peut être que fatale. [...]
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