L'analyse de l'incipit de Le Parfum ou Histoire d'un meurtrier de Patrick Süskind considère l'originalité et le réalisme de la description de la puanteur au dix-huitième siècle à Paris. Cette étude met l'accent sur le thème de l'odeur excrémentielle dégagée par les individus (sueurs, urines, matières fécales...), et sur la décomposition des déchets organiques et des cadavres. De plus, le héros au centre de l'intrigue est lié à ces odeurs.
[...] Car en ce XVIII° siècle, l'activité délétère des bactéries ne rencontrait encore aucune limite, aussi n'y avait-il aucune activité humaine, qu'elle fût constructive ou destructive, aucune manifestation de la vie en germe ou bien à son déclin, qui ne fût accompagnée de puanteur. Et c'est naturellement à Paris que la puanteur était la plus grande, car Paris était la plus grande ville de France. Et au sein de la capitale il était un endroit où la puanteur régnait de façon particulièrement infernale, entre la rue aux Fers et la rue de la Ferronnerie, c'était le cimetière des Innocents. [...]
[...] Lecture Plan de l'étude : Caractéristiques et originalité de l'incipit. La valeur symbolique du temps : Indication temporelle au dix-huitième siècle = caractère vraisemblable (impression d'existence réelle du personnage), il s'appelait Jean Baptiste Grenouille il vit le jour le 17 juillet 1738 Comparaison avec personnages illustres Sade, Saint Just, Fouché, Bonaparte Prolepse : le lecteur anticipe la vie du héros, orientée vers la gloire, superlatif parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de l'époque scélérats de génie et son génie la valeur symbolique de l'espace : Description réaliste et exagérée de la capitale française (énumération et pluriels de nombreux éléments d'ordre visuel, de l'extérieur vers l'intérieur) : rues, arrière-cours, cages d'escalier, cuisines, pièces d'habitation, chambres à coucher qui s'étend à la ville entière cheminées, tanneries, abattoirs, rivières, places, églises, ponts, palais Ville = dégradation olfactive = les corps humains font naître de mauvaises odeurs. [...]
[...] Incipit LE PARFUM, Histoire d'un meurtrier Patrick Süskind Au XVIII° siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables. C'est son histoire qu'il s'agit de raconter ici. Il s'appelait Jean-Baptiste Grenouille et si son nom, à la différence de ceux d'autres scélérats de génie comme par exemple Sade, Saint-Just, Fouché, Bonaparte, etc., est aujourd'hui tombé dans l'oubli, ce n'est assurément pas que Grenouille fût moins bouffi d'orgueil, moins ennemi de l'humanité, moins immoral, en un mot moins impie que ces malfaiteurs plus illustres, mais c'est que son génie et son unique ambition se bornèrent à un domaine qui ne laisse point de traces dans l'histoire : au royaume évanescent des odeurs. [...]
[...] Traces de la narration, pronom nous pour organiser le récit : à l'époque dont nous parlons ou proposer des réflexions : une puanteur à peine imaginable pour les modernes que nous sommes Les informations données dépassent le savoir du personnage = Point de vue omniscient. Transition : Si l'époque et le milieu sont déterminants pour le personnage il n'en demeure pas moins que la poursuite de celui-ci concerne tout d'abord le parfum. La justification du titre. Le personnage : Présentation : mode de l'exception, l'anaphore moins accompagne les éléments descriptifs. La comparaison avec les personnages illustres souligne la particularité de Jean-Baptiste. [...]
[...] La quête de Grenouille sera de chercher à s'approprier l'essence du parfum, l'essence du monde, l'essence de son être profond. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture