Le Mondain est un poème de Voltaire, écrit en 1736. L'auteur choisit d'y faire l'éloge du progrès économique, thème cher aux philosophes des Lumières. Ce poème est une antithèse des croyances et des valeurs religieuses qui définissent le bonheur comme basé sur le sacrifice et l'austérité. Voltaire fait le portrait de son époque, l'âge de fer, et la représente comme l'âge des plaisirs et du luxe. Son discours se fait avec humour, fantaisie, parfois même provocation. Les images de l'âge d'or sont médites et dévalorisées car il célèbre son temps en s'attachant à ce qui fait son abondance. Le Mondain s'en trouve être un hymne à la vie et aux plaisirs (...)
[...] En étant ironique vis-à-vis des dévots et de tous les nostalgiques du bonheur ancestral, ce texte est ainsi provocateur et impertinent car il contredit la conception religieuse. Prônant certes le libertinage, cette invitation n'invite pas pour autant à négliger la morale, contrairement à l'héritier du naturalisme de Diderot et de Rousseau, Sade. Le Mondain peut ainsi être assimilé à un sacerdoce matérialiste et antireligieuse d'un philosophe des Lumières. Toute proportion gardée, l'ambiguïté de la comparaison (puisqu'un sacerdoce concerne obligatoirement un religieux) se révéle, somme toute, comparable au libertinage respectant la morale. [...]
[...] Qu'auraient-ils pu connaître ? ils n'avaient rien. Ils étaient nus : et c'est chose très claire 35 Que qui n'a rien n'a nul partage à faire. Sobres étaient. Ah ! je le crois encor : Martialo n'est point du siècle d'or. D'un bon vin frais ou la mousse ou la sève Ne gratta point le triste gosier d'Eve ; 40 La soie et l'or ne brillaient point chez eux. Admirez-vous pour cela nos aïeux ? [...]
[...] Voltaire fait ainsi de multiples allusions aux arts, notamment aux vers 10 et 15. - une époque de nouveautés et de progrès : Cette époque est aussi celle du modernisme, que l'auteur traduit par l'emploi répété de l'adjectif au pluriel nouveaux (vers 17 et 27). L'évocation de contrées lointaines (vers la référence aux vaisseaux (vers ainsi que l'énumération des ports du vers 25 suggèrent l'ouverture du monde et le développement des échanges (vers 26). Le présent est ainsi préféré au passé. [...]
[...] Il énumère les symboles de cet âge. Rapidement, dès le cers il accorde nettement sa préférence à cet âge (vers mise en relief par l'apposition entre qui veut (vers et la figure d'insistance du vers Moi je. Les caractéristiques de l'âge d'or ne sont données qu'entre les vers 30 et 43, sur un ton d'ironie et de raillerie. Voltaire évoque alors l'ignorance (vers 31) qu'il associe à la naïveté de nos bons aïeux (vers expression protectrice certes, mais légèrement ironique. [...]
[...] Et vous, jardin de ce premier bonhomme, Jardin fameux par le diable et la pomme, C'est bien en vain que, par l'orgueil séduits 60 Huet, Calmet, dans leur savante audace, Du paradis ont recherché la place : Le paradis terrestre est où je suis. Voltaire, Le Mondain ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Le Mondain est un poème de Voltaire, écrit en 1736. L'auteur choisit d'y faire l'éloge du progrès économique, thème cher aux philosophes des Lumières. Ce poème est une antithèse des croyances et des valeurs religieuses qui définissent le bonheur comme basé sur le sacrifice et l'austérité. [...]
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