<em>Le Mariage de Figaro ou La Folle journée</em> est une comédie en cinq actes, écrite en 1778 et dont la particularité est de se dérouler sur vingt-quatre heures, le début se situant le matin dans la chambre de Suzanne, et la fin sous les marronniers la nuit. Elle fait partie d'une trilogie, apparue en 1775 avec la comédie <em>Le Barbier de Séville</em> (Figaro, grâce à des ruses, réussit à unir le Comte d'Almaviva et Rosine) et achevée en 1792 par le drame sérieux <em>La Mère coupable</em> (la Comtesse est la mère coupable d'avoir conçu un fils dans une relation adultère avec Léon d'Astorgas, qui n'est autre que le Chérubin du Mariage). Chef-d'oeuvre du théâtre français, cette pièce est considérée, par sa dénonciation des privilèges archaïques de la noblesse, comme l'un des signes avant-coureurs de la Révolution française (...)
[...] Le hasard a mieux fait que nous tous, ma petite. Ainsi va le monde ; on 15 travaille, on projette, on arrange d'un côté ; la fortune accomplit de l'autre : et depuis l'affamé conquérant qui voudrait avaler la terre, jusqu'au paisible aveugle qui se laisse mener par son chien, tous sont le jouet de ses caprices ; encore l'aveugle au chien est-il souvent mieux conduit, moins trompé dans ses vues, que l'autre aveugle avec son entourage. - Pour cet aimable aveugle qu'on nomme Amour (Il la reprend tendrement 20 à bras-le-corps.) SUZANNE. [...]
[...] Le lecteur comprend alors que malgré cette divergence le couple restera uni, même si la scène 3 du même acte verra la Comtesse lui demander de mentir et de maintenir le rendez-vous avec le Comte en lui cédant sa place : En me cédant ta place au jardin, tu n'y vas pas, mon cœur ; tu tiens parole à ton mari, tu m'aides à ramener le mien. Conclusion On aurait tort de considérer cette première scène de l'avant-dernier acte comme un premier bilan de l'intrigue. Elle se trouve jouer un rôle charnière entre la comédie d'intrigue présente jusqu'alors et une comédie d'ordre psychologique qui voit alors le jour. Le lecteur y découvre un Figaro philosophe et sentimental, deux éléments bien étrangers au statut traditionnel du valet de comédie. [...]
[...] : - pour Figaro, il y a plusieurs vérités (Ma vérité la plus vraie ligne 29 ; Oh ! que oui. Depuis qu'on a remarqué qu'avec le temps vieilles folies deviennent sagesse, et qu'anciens petits mensonges assez mal plantés ont produit de grosses, grosses vérités, on en a de mille espèces, lignes 31 à 33). Au sein de cette dernière référence, la présence de plusieurs antithèses (folies / sagesse, petits mensonges / grosses vérités), introduisant la contradiction, souligne l'ambiguïté de la vérité. [...]
[...] Si tu m'y prends, je veux bien que mille millions de galants SUZANNE. Tu vas exagérer ; dis ta bonne vérité. FIGARO. Ma vérité la plus vraie ! 30 SUZANNE. Fi donc, vilain ! en a-t-on plusieurs ? FIGARO. Oh ! que oui. Depuis qu'on a remarqué qu'avec le temps vieilles folies deviennent sagesse, et qu'anciens petits mensonges assez mal plantés ont produit de grosses, grosses vérités, on en a de mille espèces. [...]
[...] Ah ! c'est le seul qui m'intéresse ! FIGARO. Permets donc que, prenant l'emploi de la Folie je sois le bon chien qui le mène à ta jolie mignonne porte ; et nous voilà logés pour la vie. SUZANNE, riant. L'Amour et toi ? 25 FIGARO. Moi et l'Amour. SUZANNE. Et vous ne chercherez pas d'autre gîte ? FIGARO. [...]
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