La Fontaine, "Le Lion, le Loup et le Renard" : commentaire
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Commentaire rédigé de la fable Le Lion, le Loup et le Renard de Jean de La Fontaine. L'étude montre que le fabuliste, en s'inspirant d'Esope, a su écrire un récit plaisant tout en proposant une critique acerbe de la cour.
Sommaire
I) Un récit plaisant
A. La structure B. La versification C. Le comique
II) La satire
A. La satire du roi B. La satire des courtisans C. Les effets pervers de la parole
Conclusion
Fable analysée
Un Lion, décrépit, goutteux, n'en pouvant plus, Voulait que l'on trouvât remède à la vieillesse. Alléguer l'impossible aux rois, c'est un abus. Celui-ci parmi chaque espèce Manda des médecins ; il en est de tous arts. Médecins au lion viennent de toutes parts ; De tous côtés lui vient des donneurs de recettes. Dans les visites qui sont faites, Le Renard se dispense et se tient clos et coi. Le Loup en fait sa cour, daube, au coucher du roi, Son camarade absent. Le Prince tout à l'heure Veut qu'on aille enfumer Renard dans sa demeure, Qu'on le fasse venir. Il vient, est présenté ; Et sachant que le loup lui faisait cette affaire : « Je crains, Sire, dit-il, qu'un rapport peu sincère Ne m'ait à mépris imputé D'avoir différé cet hommage ; Mais j'étais en pèlerinage Et m'acquittais d'un voeu fait pour votre santé. Même j'ai vu dans mon voyage Gens experts et savants, leur ai dit la langueur Dont Votre Majesté craint, à bon droit, la suite. Vous ne manquez que de chaleur ; Le long âge en vous l'a détruite. D'un loup écorché vif appliquez-vous la peau Toute chaude et toute fumante ; Le secret sans doute en est beau Pour la nature défaillante. Messire Loup vous servira, S'il vous plaît, de robe de chambre. » Le Roi goûte cet avis-là. On écorche, on taille, on démembre Messire Loup. Le Monarque en soupa, Et de sa peau s'enveloppa. Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire ; Faites, si vous pouvez, votre cour sans vous nuire. Le mal se rend chez vous au quadruple du bien. Les daubeurs ont leur tour d'une ou d'autre manière : Vous êtes dans une carrière Où l'on ne se pardonne rien.
I) Un récit plaisant
A. La structure B. La versification C. Le comique
II) La satire
A. La satire du roi B. La satire des courtisans C. Les effets pervers de la parole
Conclusion
Fable analysée
Un Lion, décrépit, goutteux, n'en pouvant plus, Voulait que l'on trouvât remède à la vieillesse. Alléguer l'impossible aux rois, c'est un abus. Celui-ci parmi chaque espèce Manda des médecins ; il en est de tous arts. Médecins au lion viennent de toutes parts ; De tous côtés lui vient des donneurs de recettes. Dans les visites qui sont faites, Le Renard se dispense et se tient clos et coi. Le Loup en fait sa cour, daube, au coucher du roi, Son camarade absent. Le Prince tout à l'heure Veut qu'on aille enfumer Renard dans sa demeure, Qu'on le fasse venir. Il vient, est présenté ; Et sachant que le loup lui faisait cette affaire : « Je crains, Sire, dit-il, qu'un rapport peu sincère Ne m'ait à mépris imputé D'avoir différé cet hommage ; Mais j'étais en pèlerinage Et m'acquittais d'un voeu fait pour votre santé. Même j'ai vu dans mon voyage Gens experts et savants, leur ai dit la langueur Dont Votre Majesté craint, à bon droit, la suite. Vous ne manquez que de chaleur ; Le long âge en vous l'a détruite. D'un loup écorché vif appliquez-vous la peau Toute chaude et toute fumante ; Le secret sans doute en est beau Pour la nature défaillante. Messire Loup vous servira, S'il vous plaît, de robe de chambre. » Le Roi goûte cet avis-là. On écorche, on taille, on démembre Messire Loup. Le Monarque en soupa, Et de sa peau s'enveloppa. Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire ; Faites, si vous pouvez, votre cour sans vous nuire. Le mal se rend chez vous au quadruple du bien. Les daubeurs ont leur tour d'une ou d'autre manière : Vous êtes dans une carrière Où l'on ne se pardonne rien.
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Extraits
[...] La longueur accordée au discours du renard nous montre aussi l'importance des mots ; cette vengeance déguisée en prescription médicale, cette mise à mort qui se cache sous des dehors polis et des euphémismes (v21-22, langueur pour la vieillesse, la suite pour la mort) nous fait sentir que la persuasion est une arme redoutable, surtout si l'interlocuteur est tout-puissant et prompt à la colère, comme c'est ici le cas avec le roi irascible de la fable. Conclusion La fable Le Lion, le Loup et le Renard utilise la personnification des animaux pour créer un récit vif, suggestif par l'utilisation des ressources poétiques, et humoristique. A travers cette petite histoire, La Fontaine veut dénoncer l'attitude servile et mesquine des courtisans, mais le portrait du roi n'est guère plus élogieux, il est autoritaire, brutal et trop enclin à croire le dernier qui a parlé, favorisant ainsi l'attitude des courtisans. [...]
[...] La Fontaine, Le lion, le loup et le renard Livre VIII, Commentaire Texte Un Lion, décrépit, goutteux, n'en pouvant plus, Voulait que l'on trouvât remède à la vieillesse. Alléguer l'impossible aux rois, c'est un abus. Celui-ci parmi chaque espèce Manda des médecins; il en est de tous arts. Médecins au lion viennent de toutes parts; De tous côtés lui vient des donneurs de recettes. Dans les visites qui sont faites, Le Renard se dispense et se tient clos et coi. [...]
[...] La morale (v35-40) est énoncée par le fabuliste à l'égard des courtisans. La versification La fable étant écrite en vers, la Fontaine a su utiliser les ressources de la poésie pour les mettre au service du récit. Il joue ainsi sur la longueur des vers : le discours mielleux du renard est en alexandrins le mise à mort rapide du loup est en octosyllabes. La Fontaine utilise aussi des sons expressifs : la description du roi malade se fait à l'aide de voyelles longues et traînantes (goutteux, pouvant) ; des consonnes douces caractérisent le discours du renard : sire sincère mépris hommage Le comique La tonalité comique tend aussi à faire de ce récit un texte plaisant à lire. [...]
[...] Vous ne manquez que de chaleur; Le long âge en vous l'a détruite. D'un loup écorché vif appliquez-vous la peau Toute chaude et toute fumante; Le secret sans doute en est beau Pour la nature défaillante. Messire Loup vous servira, S'il vous plaît, de robe de chambre.» Le Roi goûte cet avis-là. On écorche, on taille, on démembre Messire Loup. Le Monarque en soupa, Et de sa peau s'enveloppa. Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire; Faites, si vous pouvez, votre cour sans vous nuire. [...]
[...] Comment le genre de la fable permet-il à La Fontaine de faire la satire de la cour au XVII°s ? Nous verrons tout d'abord que cette fable est un récit plaisant, de par sa composition et sa tonalité, et qu'elle répond au souhait de divertir. Nous montrerons ensuite qu'elle dresse une satire assez virulente du monde de la cour, et livre un enseignement du fabuliste. I. Un récit plaisant La fable Le Lion, le Loup et le Renard se présente comme un récit propre à divertir. [...]