L'exil
a) La réalité de l'exil se traduit par la transplantation dans un environnement inhospitalier.
L'hostilité du décor autour du cygne déraciné : « Sol raboteux » (I, v 19) est aggravé par le dessèchement : « pavé secs, ruisseaux sans eau et poudre » (I, v 18-20-21) (...)
[...] ( Le rejet martelé jamais, jamais (II 46) amplifie le caractère irréparable du manque et le tragique de la condition humaine incarné dans les captifs, les vaincus et bien d'autres encor (II 52) ( Le poète est solidaire de tous ces déshérités. En fait, tous ces destinataires sont l'image démultiplié du poète, il leur ressemble ; il s'agit de lui. Conclusion : Le poète utilise cette évocation pour proposer une parabole sur le déracinement moral et les attentes non comblées. [...]
[...] On lui doit entre autres le recueil de poèmes les Fleurs du Mal qui paraît en 1857. Le Cygne fait partie de ce recueil et plus particulièrement à la section Tableaux Parisiens. Ce poème est dédié à V. Hugo qui choisit de rester en exil en dépit de l'amnistie proposée par l'empire à ses opposants. Ce poème est en fait dédié à tous les exclus, à tous les humiliés. On y découvre la nostalgie du poète, né des transformations haussmanniennes de Paris et une méditation sur toutes les formes d'exil. [...]
[...] ( Veuve fidèle, elle a reproduit le fleuve de TROIE : Simoïs menteur et elle s'incline devant un cénotaphe v. 39) pour entretenir la mémoire et honorer les répliques affectives du passé. Par association d'idées ( La nostalgie d'Andromaque a : fécondé v.5) la mémoire de poète d'où surgissent les images des vieux faubourgs v.31). ( Le passé re-naît : jadis v mes chers souvenirs (II v 32) ( Le poète s'identifie à Andromaque : comme elle, il est veuf. [...]
[...] L'oiseau est frustré des vertus de son lac natal v22) comme Andromaque est dépossédée de l'authentique Simoïs. ( Le ciel semble s'acharner contre le cygne en restant indifférent à ses supplications : Eau, quand pleureras-tu ? v 23) L'exil provoque de graves perturbations physiques et morales ( Le cygne inadapté à ce décor est traumatisé, il a perdu sa grâce et son équilibre : trainait son blanc plumage v19), ouvrant le bec nerveusement convulsif ridicule et sublime (II v 35) ( Andromaque a perdu son prestige originel : Vil bétail, sous la main ; courbé (39). [...]
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