Commentaire composé semi-rédigé de l'extrait intitulé "Le sommeil" tiré du roman de Jean-Marie Le Clézio L'Inconnu sur la terre.
[...] L'Inconnu sur la terre, paru en 1978, est présenté comme un essai L'auteur dit lui-même : C'est une longue histoire, qui pourrait être celle d'un oiseau, celle d'un poisson, et celle d'un arbre, car elle parle beaucoup du ciel, de la mer, de la terre où avancent les racines.[ . ] Ceci est peut-être aussi tout simplement, l'histoire d'un petit garçon inconnu qui se promène au hasard sur la terre, pas loin de la mer, un peu perdu dans les nuages- et qui aime la lumière extrême du jour Le livre est en effet une suite de textes brefs qui décrivent la lumière, les étoiles, les arbres, et certains phénomènes humains comme le sommeil, la solitude et l'échange de paroles. [...]
[...] Le caractère progressif du phénomène contribue au bien-être ressenti et qui se développe lentement, progressivement Toutes les énumérations du texte ont d'ailleurs pour fonction de traduire les étapes successives mais sans à-coups de l'endormissement. L'apaisement procuré par le sommeil est difficile à défini r. On ne peut en parler que par la négative : sans faire mal anéantissant [ . ] toute douleur une tache d'anesthésie Le plaisir Le texte s'ouvre sur une constatation satisfaite : C'est bon de dormir L'ensemble du passage est comme le développement de cette affirmation initiale. [...]
[...] L'ensemble du texte décrit un moment intime, celui, très bref, de l'endormissement. Dans un même mouvement, il évoque la durée plus longue et vague de la nuit et les quelques heures de sommeil qui laissent le champ libre au monde. Le temps des horloges n'a plus cours, nous en sommes au temps biologique et magique. Transition : Le sommeil nous apparaît donc dans cette description comme un être humain doué de pouvoirs occultes, capable de provoquer l'endormissement par la seule force de son regard. [...]
[...] Son regard vient de l'espace sidéral, mais d'où ? Regard sans yeux, lumière noire, qui se mêle à l'ombre de la nuit et vous efface. Le regard appuie sur une certaine zone, au fond de vous du côté du plexus solaire peut-être, ou bien sur le thymus Appuie, sans faire mal, anéantissant au contraire toute douleur, élargissant une tache d'anesthésie. Le regard voit aussi dans notre cerveau, et lentement, progressivement, tout devient bois, pierre, eau, nuage. Tout se referme, rentre en sa coquille, se love, s'oublie. [...]
[...] La description est parfaitement goûtée par le narrateur qui dit : je sens le sommeil venir et en déguste les manifestations. Le confort du sommeil est extrême : le corps, comparé successivement à un escargot puis à un coléoptère, rentre en sa coquille, se love et roule en boule, se confond avec quelque carapace de bousier La forme enroulée correspond à la position foetale du dormeur, dans la béatitude recrée de ce qu'on imagine être la vie prénatale. Le narrateur précise d'ailleurs que la vie retourne à l'état premier du monde dessinant à son tour une figure de cercle confortable. [...]
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