Cette synthèse type Bac porte sur le personnage de Concetta dans Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa. Personnage de second ordre au premier abord, femme froide et sans saveur selon son entourage, elle révèle toute sa complexité dans cette fiche, n'étant pas simplement une jeune fille tourmentée et naïve, comme on pourrait, à tort, le supposer. Organisée, cette synthèse se base avant tout sur des exemples précis tirés de l'intégralité du récit pour appuyer ses propos et montrer l'évolution sensible du personnage de Concetta tout au long du roman.
[...] Son neveu la voit comme la Grande Catherine, ne sachant pas que contrairement à la tsarine russe, Concetta est un exemple de virginité. Cela met pourtant en valeur son caractère dominateur dans la dernière partie, celle-ci étant parvenue à s'affirmer comme maîtresse de maison, une grosse matriarche toute drapée de noir, rappelant ainsi la figure imposante du Pater Familias guépardesque, qui, elle aussi, était appelée par les domestiques Excellence On peut bien sûr opposer la volubilité de ses soeurs, excitées dans leur jeunesse à l'idée de se rendre à un bal, véritable festivité, à l'austérité mesurée de Concetta, cette aura mystérieuse qui entourait déjà la jeune fille. [...]
[...] L'anecdote du couvent, relatée lors de la première apparition de la future princesse de Falconeri marque un tournant dans l'existence de Concetta et est constructeur. Les rapport qu'elle entretient avec le couple formé par Tancredi et Angelica sont ambivalents, marqués par des sentiments forts. Finalement, la dernière partie qui dévoile l'enfer de souvenirs momifiés dans lequel elle évolue met en exergue les relations conflictuelles qu'elle entretenait avec son père. L'anecdote du couvent, étape déterminante dans la vie de Concetta possède deux moments forts. [...]
[...] Le narrateur suggère que le couple Tancredi-Angelica a été marqué par de nombreuses séparations et disputes ce qui, peut-être, facilite non pas le pardon mais l'acception de Concetta qui forme avec Angelica une amitié comparable à celle des Autrichiens avec les Allemands contre un allié commun donc et par la force des choses . cet ennemi est-il la vieillesse, la perte douloureuse du séducteur ou encore la montée des nouveaux industriels ? Le rapport à son père, bien que moins représenté dans le roman est tout aussi révélateur. La jeune fille devenue vieille fille en 1910, n'a jamais pardonné à son père cette trahison, cette reddition selon Don Ciccio Tumeo . L'enfer de souvenirs momifiés dans lequel elle évolue, c'est cette absence d'amour, ces fantômes qui composent son existence. [...]
[...] C'est pourquoi elle est entourée de portraits, d'aquarelles, d'images immuables incapables de proférer un son qui risquerait de la blesser. Le sentiment que la vieille fille éprouve alors qu'on lui révèle que Tancredi l'appréciait et plus encore que l'anecdote du couvent n'était qu'affabulation, est un profond désarroi, celui d'avoir nourri pendant presque toute son existence une haine irréfléchie pour Tancredi et son père, tous deux décédés. Cette seconde partie met donc l'accent sur l'importance de l'épisode du couvent, qui marque durablement les relations de Concetta avec Angelica et Tancredi mais aussi son père, Don Fabrizio. [...]
[...] Souvent absente du roman et personnage que l'on peut à tort penser de second ordre, elle possède cependant sa propre complexité, son indépendance et une richesse psychologique insoupçonnée. L'anecdote du couvent ayant agi comme catalyseur, elle s'est construite autour d'un récit qu'elle croyait vrai, nourrissant sa haine contre son père, Tancredi et Angelica. Jeune fille torturée et à fleur de peau que seules les allusions du narrateur nous permettent de connaître, elle apparaît en matriarche sévère dans la dernière partie, marquée encore par les blessures de sa déception amoureuse. [...]
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