Synthèse type bac consacrée au traitement du temps dans l'ouvrage de Lampedusa Le Guépard. Elle se base avant tout sur des exemples précis tirés de l'intégralité du récit pour appuyer ses propos.
[...] Dès lors il paraît intéressant, sinon nécessaire de s'interroger sur le temps dans ce récit et plus encore le traitement du temps opéré aussi bien par l'auteur que les personnages. Premièrement, nous verrons qu'il existe plusieurs niveaux temporels qui se télescopent. Ensuite, l'échelle humaine introspective propose réalisme et vécu au présent. Finalement, ce récit est entrecoupé de digressions philosophiques qui propose une réflexion sur le temps et cette incapacité des hommes à vivre pleinement. On peut tout d'abord évoquer trois scansions temporelles distinctes dans le roman : le temps de la vie, signifié principalement par les nobles ; le temps monolithique où se retrouvent les valeurs de la famille Salina ; le non-temps, aussi évoqué dans Le Guépard, par le biais de la mort du Prince. [...]
[...] Il est intéressant, après avoir souligné deux cadres temporels différents, humain et historique, d'apprécier les interventions du narrateur qui permettent d'éclairer les événements du récit sous un jour nouveau. Lors de la scène du bal, l'auteur, en réponse à l'attitude hautaine des nobles, évoque un bombardement, censé survenir en 1947 et qui va achever leurs illusions de puissance. De même, le narrateur semble soutenir, à travers Pallavicino, que même les étoiles fixes ne sont pas tout à fait fixes et que certains faits tendent à se répéter sur la frise du temps. [...]
[...] Ce temps de la vie, vécu exclusivement au présent est sourd à la menace du futur et est attaché aux possessions matérielles comme le montre le cinquième chapitre, lors duquel le Père Pirrone est confronté à la jalousie de Don Turi qui souhaite récupérer les pieds de vignes. Il est intéressant d'ailleurs de signaler une remarque que ce premier fait à l'herboriste dans le même chapitre : Le diable les roule tous dans la farine pareillement soulignant que les nobles, comme les paysans, connaissent les mêmes aléas de la vie. On peut donc lire, dès lors, Le Guépard comme un récit de vie. Le temps immuable et monolithique est un thème récurrent dans ce roman. [...]
[...] Il s'amuse d'ailleurs à l'idée que son cadavre imposant puisse être suspendu dans le caveau mortuaire. Le temps de la Mort est donc en rupture avec celui de la Vie puisqu'il se veut néant, mais aussi continuité car comme le suggère l'épisode de l'union sur son lit de mort avec une jeune femme aperçue sur le quai de la gare, dans sa mort Don Fabrizio aspire à rejoindre les choses éternelles, cosmiques, ces étoiles auxquelles il a consacré une grande partie de sa vie. [...]
[...] Finalement, Le Guépard est avant tout mené par une tension continue avec le temps, un rapport conflictuel avec un passé dévorant et encore trop présent mais aussi la tentative d'une conceptualisation de l'existence où chaque élément est constitutif de l'humain. Cette synthèse souligne par conséquent, le thème du temps qui obnubile aussi bien Don Fabrizio qui tente de le conceptualiser, les paysans qui voient la vie comme besoin de possessions et finalement les Tancredi, Angelica et autres Concetta, désespérés par une temporalité composée de souvenirs trompeurs et de mensonges éhontés. [...]
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