Lampedusa, "Le Guépard" : le rôle du chapitre 5 au sein de l'oeuvre

Résumé du document

Dissertation de Littérature ayant pour sujet : "Quelle est la place du chapitre 5 au sein de l'oeuvre Le Guépard de Lampedusa ?". Dissertation complète comprenant l'introduction, le développement (en 3 parties) et la conclusion, le tout appuyé sur des citations de l'oeuvre.

Extraits

[...] Quelle est la fonction de ce chapitre dans l'œuvre ? Nous verrons dans un premier temps que ce chapitre donne un point de vue différent sur l'aristocratie sicilienne et sur les évènements politiques, puis qu'il offre une vison différente de la Sicile et des siciliens et enfin nous verrons que ce chapitre est le reflet paysan des évènements survenus à Donnafugata durant les chapitres précédents. Ce chapitre permet aux paysans et au Père Pirrone de s'exprimer sur l'aristocratie sicilienne et sur les changements politiques. [...]

[...] Les habitations sont également très pauvres : il n'y avait pas de fenêtre tout sentait le crottin, les vêtements mouillés et la mauvaise misère Le village se caractérise donc pas son extrême pauvreté, ce qui s'oppose au prestige et à la richesse des parais des Salinà. Ce chapitre nous offre également un autre aspect des siciliens, avides d'argent et prêts à tout pour en avoir. Le Père Pirrone, lorsqu'il parle de son père, évoque le métier d'intendant, qu'il qualifie de très dangereux car il oblige à des fréquentations étranges qui finissent par faire mourir. [...]

[...] On peut y voir la pratique d'activités illicites, mafieuses, dans cette description. De même, le beau frère du Père Pirrone est surnommé l'homme d'honneur alors que c'est un tyran, un homme très violent : Si Vicenzino le sait il les tue tous les deux le Père Pirrone le qualifie même comme étant un de ces imbéciles violents capables de n'importe quel massacre Lorsque le Père Pirrone fait allusion à la dot qu'il devra offrir pour sa fille, il dit qu'un débordement de considérations obscènes sortit de sa bouche, abjectes, et exaltées en outre par des résolutions les plus criminelles Celui-ci ne se calme que lorsque le Père Pirrone lui offre de l'argent, en déchirant le document qu'il avait, lui assurant l'héritage de son père. [...]

[...] Angelina, nièce du Père Pirrone, est le stéréotype négatif paysan d'Angelica, fille de Don Calogero. Elle est décrite comme assez laide, avec la bouche saillante de beaucoup de filles du coin, les yeux effrayés d'un chien sans maître par le Père Pirrone, au contraire d'Anglelica qui est belle, séduisante, somptueuse. Pour les deux jeunes filles, l'amour s'est déclaré durant l'été de la Saint Martin Dans les deux cas le mariage permet d'unir deux familles rivales, pour celui d'Angelica et Tancrédi la rivalité est due à la montée en puissance de Don Calogero, pour celui d'Angelina et Santino de conflits dus à une question de terres non partagées entre les deux frères. [...]

[...] Ces deux mariages par certains aspects se ressemblent, bien que ce soit implicite en ce qui concerne celui de Tancredi et Angelica, comme nous le montre le Père Pirrone: les grands seigneurs étaient réservés et incompréhensibles, les paysans explicites et clairs; mais le démon les roulait tous deux dans la farine, pareillement Le parallèle entre ce qui se passe à Donnafugata chez les nobles et ce qui se passe à San Cono du côté paysan est donc assez clair et permet au lecteur de porter un regard différent sur la relation entre Tancredi et Angelica. Le chapitre cinq au sein du roman joue donc un rôle très important puisqu'il permet au lecteur de porter un regard nouveau sur l'aristocratie, la Sicile, la politique et la question du mariage entre Tancredi et Angélica. Tous les thèmes présents dans le reste du roman le sont également dans ce chapitre, ce qui complète le pessimisme présent dans l'ensemble de l'œuvre. [...]