Le Lambeau - Philippe Lançon (2018) - Opposition entre le temps de l'histoire et le temps du récit

Thèmes abordés

Le Lambeau, Philippe Lançon, oeuvre autobiographique, littérature, attaque terroriste à Charlie Hebdo, roman de chirurgie, rôle de l'art, moyen d'expression, guérison

Résumé du document

Le "Lambeau", oeuvre autobiographique de Philippe Lançon, relate les événements tragiques qui ont suivi l'attaque terroriste contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Philippe Lambeau est un journaliste et romancier français né en 1963 à Île-de-France. Il a été victime de l'attaque terroriste à Charlie Hebdo, qui a marqué l'opinion publique internationale. Il y travaillait en tant que chroniqueur et fût gravement blessé au visage et aux bras. Dans son livre, il raconte les moments du massacre et sa récupération à l'hôpital. Il y entretient une relation très proche avec sa chirurgienne, Chloé Bertolus, dont l'extrait du texte autobiographique que nous analysons en est un exemple.

Extraits

[...] Au contraire, il adopte une approche objective et ne cherche pas à susciter de l'empathie chez le lecteur. Cette absence de complaisance renforce le réalisme et l'authenticité du récit. Le narrateur se positionne en tant que chroniqueur, offrant un témoignage historique de son expérience. Il justifie ainsi l'écriture de ce livre en soulignant qu'il s'agit d'une histoire singulière entre lui et la chirurgienne, Chloé. Ce lien personnel entre les deux protagonistes donne une dimension particulière à l'œuvre, en faisant ressortir l'importance de cette relation dans le récit. [...]

[...] Ces choix lexicaux contribuent à la création d'un langage varié et expressif, ainsi qu'à la construction des réseaux sémantiques. De surcroît, l'analyse sémantique de l'extrait de Lançon nous permet d'identifier différentes relations entre les mots et les concepts utilisés. Tout d'abord, nous pouvons repérer des relations de synonymie entre certains termes. Par exemple, le narrateur évoque les "avantages" et les "inconvénients" de la chirurgie, ce qui montre une relation sémantique de similitude entre ces mots qui expriment deux aspects différents d'une même réalité. Ensuite, des relations d'antonymie peuvent être observées. [...]

[...] Le ton du récit est introspectif et empreint d'une certaine réserve émotionnelle, évitant les plaintes ou l'empathie directe avec le lecteur. La focalisation est interne, puisque le récit se concentre sur les pensées, les sensations et les perceptions du narrateur. Cela crée une proximité entre le lecteur et le narrateur, permettant une immersion plus profonde dans ses réflexions et son vécu. En inscrivant son récit dans la tradition de la littérature autobiographique, Lançon rejoint ainsi d'autres auteurs célèbres tels que Primo Levi avec son ouvrage "Si c'est un homme" ou Marguerite Duras avec "L'Amant". [...]

[...] Par exemple, nous pouvons relever des dérivations : à partir du terme "chirurgie", nous retrouvons les mots dérivés tels que "chirurgienne" et "chirurgical". Ces procédés permettent d'enrichir le vocabulaire et d'apporter des précisions sémantiques. En outre, nous pouvons également repérer l'utilisation de néologismes, c'est-à-dire de mots nouvellement créés ou inventés. Par exemple, l'expression "roman de chirurgie" semble être un néologisme forgé par l'auteur pour décrire une forme littéraire spécifique. Ce néologisme contribue à la construction de l'univers narratif et à l'exploration des thèmes abordés. La polysémie est également présente dans l'extrait. [...]

[...] Il se voit comme le chroniqueur de sa chirurgienne et compare les romans de chirurgie aux romans de chevalerie. En ce qui concerne les différents types de propositions et de connecteurs, nous remarquons la présence de propositions subordonnées introduites par des connecteurs de coordination et d'opposition, tels que "mais". Ces connecteurs permettent à l'auteur de nuancer ses propos et d'introduire des éléments contrastants. Par exemple, il écrit : "Ce n'est que pour quelques minutes ( . ) mais cela pouvait durer trente, quarante minutes, une heure parfois". [...]