Marie de France, sénéchal d'Équitan, Lanval, lai de Milon, sentiment
Lanval est un jeune chevalier innocent qui n'a jamais connu l'amour. La rencontre avec la fée dans le lai qui porte son nom est marquée par un certain érotisme. En effet, elle l'accueille alors qu'elle est allongée sur son lit en laissant certaines parties de son corps découvertes.
[...] La rencontre avec la fée dans le lai qui porte son nom est marquée par un certain érotisme. En effet, elle l'accueille alors qu'elle est allongée sur son lit et laissant certaines parties de son corps découvertes. La beauté de la fée ne laisse d'ailleurs pas insensible le chevalier : « / Ele jut sur un lit mult bel/ (li drap valeient un chastel)/ en sa chemise senglement.// Mult ot le cors bien fait e gent.// Un chier mantel de blanc hermine,/ covert de purpre Alexandrine,/ ot pur le chalt sur li geté ; / tut ot descovert le costé,/ le vis, le col et la peitrine:/ plus ert blanche que flurs d'espine » : « / Étendue sur un lit superbe/ dont les draps valaient le prix d'un château,/ elle ne portait que sa chemise/ sur son corps plein de grâce.// Elle avait jeté sur elle, pour avoir chaud,/ un précieux manteau de pourpre d'Alexandrie,/ doublé d'hermine blanche.// Mais son flanc était découvert,/ comme son visage, son cou et sa poitrine, plus blanc qu'aubépine ». [...]
[...] Ce qui contrevient également à la tradition de la femme plutôt passive est qu'elle prend l'initiative de la rencontre : « Il aveit une fille, bele/ et mult curteise dameisele.// Ele ot oï Milun nommer ; / mult le cumença a amer.// Par sun message li manda/ que, se li plaist, el l'aimera. » : « Il avait pour fille,/ une belle et courtoise demoiselle/ qui entendit parler de Milon/ et se mit à l'aimer.// Par un messager,/ elle lui offrit son amour ». La relation entre l'homme et la femme s'égalise en effet dans ce cas dans la mesure où l'un comme l'autre peuvent prendre l'initiative de la rencontre. [...]
[...] Sur le plan moral cependant, elle n'apparaît pas au-dessus des autres femmes mais démontre bien plutôt une certaine vilenie. En effet, parce que le roi, qui est amoureux d'elle, l'épouserait si son mari venait à décéder, elle échafaude un plan machiavélique pour ôter la vie à son mari et le tout avec la complicité du roi qui trahirait ainsi la loyauté réciproque que se doivent le vassal et le suzerain. L'épouse de sénéchal est donc bien une figure ambivalente, une idole d'une part parce que se distinguant sur le plan physique mais bassement humaine en quelque sorte et donc au mieux l'égal de l'homme sur le plan moral. [...]
[...] Lais - Marie de France - Une relation homme-femme complexe Idole et criminelle, l'épouse de sénéchal d'Équitan L'épouse de sénéchal se distingue tout d'abord par son aspect physique. En effet, élle est décrite comme étant d'une grande beauté : « « Curteise fu e bien parlanz.// Sa face aveit colur de rose.// Qu'en direie jeo altre chose ? El reialme n'aveit sa per » : « Courtoise et de parole agréable, elle avait un teint de rose. Qu'en dire de plus ? [...]
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