Le poème évoque un paysage immense sur lequel les yeux du poète ne peuvent poser de limites. Les éléments décrits du paysage sont d'ailleurs en soi des éléments d'immensité : "ciel", "Océan" (plus grand que "mer" et avec la majuscule). On note ensuite la reprise à la volte du sonnet du "grand ciel gris", du "brouillard" et de la "mer". Le rythme binaire du poème participe d'une certaine langueur : les répétitions en deux temps sont en effet nombreuses (cf. notamment le deuxième tercet) (...)
[...] La confrontation avec les grandes forces de la nature est la deuxième grande caractéristique du romantisme. Le poète, seul, se trouve face à une Nature qui à la fois le domine mais qui se trouve être également son alliée, car c'est à travers elle et par elle qu'il trouve un miroir à sa propre souffrance. Ces grandes forces de la nature, comme la tempête de l'Océan dans le sonnet de Laforgue, sont en outre éternelles et presque divines : en cela elles correspondent au désir d'éternité du poète romantique. [...]
[...] II Un paysage mental (Verlaine) : la description de l'Océan est également en creux une description des sentiments du poète Le poète face à l'Océan Puissance de l'Océan vs faiblesse du Je On notera la grandeur et la majesté de l'Océan notamment à partir de la description étudiée précédemment. On s'arrêtera plus longuement sur le portrait du poète esquissé par lui-même qui n'a pas encore été vu : il est seul loin de tout il songe il est perdu dans l'horizon lointain : tous ses termes indiquent sa faiblesse et sa petitesse face à l'Océan. Omniprésence de l'Océan Partout vs isolement et solitude du Je Cf. les expressions relevées précédemment. [...]
[...] L'absence de repères constitue une violence à la raison de l'homme. Le rythme binaire crée également un effet de balancier qui n'est pas sans évoquer le roulis d'une embarcation sur de mourantes rafales La sonorité du poème fait ainsi écho aux multiples annotations sonores du poème. Le concert hurlant de l'Océan est décliné par le bruit calme de la mer (le clapotis des flots la virulence de la tourmente haleine brutale et la tristesse des vagues (les longs sanglots L'adjectif verbal hurlant participe de la violence de l'Inconnu. [...]
[...] On analysera ainsi la scansion finale et la perte de la parole pour le tragique et l'échec de l'écriture. Le thème de la fuite du temps est ainsi au cœur de ce sonnet même s'il n'est pas décliné aussi profondément qu'il pouvait l'être dans la poésie romantique (cf. notamment Lamartine). Laforgue est en effet un héritier du romantisme, mais a également connu la poésie baudelairienne ainsi que les productions verlainiennes et rimbaldiennes. La caractérisation de ce poème pose donc problème. [...]
[...] Le poème intitulé Méditation grisâtre est un sonnet qui décrit un Océan déchaîné à travers les yeux d'un poète isolé et perdu sur un îlot face (ou au milieu) de l'Océan. Il s'agira de voir quelle description de l'Océan est ici proposée et quelle signification celle-ci revêt-elle. Nous verrons ainsi dans une première partie la description de l'Océan ; puis, dans une seconde partie, dans quelle mesure la description de l'Océan se trouve être une mise en abyme des sentiments du poète ; enfin, dans une dernière partie, l'héritage romantique qui apparaît clairement dans ce sonnet. [...]
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