Le genre de l'apologie a le plus souvent un but pédagogique : en racontant une petite histoire, on donne une leçon de morale pratique. Le récit éveille la curiosité et fait accepter une moralité, qui, donnée toute seule, aurait paru austère. C'est cette tâche que La Fontaine entreprend dans la fable « Le Laboureur et ses enfants » où il fait l'éloge du travail et de l'effort. L'histoire est la suivante : un père raconte en secret à ses fils une histoire de trésor.
[...] En effet, il faut que le laboureur soit riche pour que les enfants croient à l'importance de l'héritage, à la fable du trésor. La mention parla sans témoins accrédite elle aussi l'idée d'un trésor qui risquerait de susciter la convoitise d'éventuels étrangers à la famille : les laboureurs le père comme les enfants pensent qu'il faut se méfier des autres. D'autres notations, l'une soulignée par une discrète allitération, sentant sa mort prochaine l'autre placée en début de vers fit venir donnent au discours paternel la solennité d'un testament. [...]
[...] La morale, dans ce texte était amère : travaillez, prenez de la peine Il fallait au moins l'histoire d'un trésor caché pour la faire passer. Mais ce récit qui avait pour but de montrer la nécessité de l'effort à une époque où le travail était déconsidéré et réservé aux roturiers a été mené de telle façon que c'est la moralité qui s'en trouve renouvelée. Pour La Fontaine, on ne doit pas se soumettre au travail. On doit comprendre que c'est à chacun de prendre sa vie en main et ne pas se contente de ce qui est donné. [...]
[...] La forte coupe après mort affaiblit la césure et allonge la proposition qui montre la précipitation des enfants. Le présent de narration, le pronom explétif vous qui prend le lecteur à témoin, contribue à la vivacité de l'évocation. Et dans le rythme ternaire des adverbes deçà, delà, partout on entend, comme en écho, les conseils du père, eux aussi en rythme ternaire creusez, bêchez, fouillez Quelques vers suffisent ainsi à suggérer l'acharnement de ceux qui sont partis à la chasse au trésor. [...]
[...] Aux paroles du père répondent les actes des fils (vers 13 et 14) et la fable passe sans transition pathétique, de la mort du père à la recherche débridée du trésor (vers 13). C'est pour cette raison que l'auteur préfère l'apologue au discours moralisateur et explicite. Les enfants vont s'apercevoir que le travail rapporte davantage (vers 15). C. Un fabuliste à l'image du laboureur Pour quelle raison, toutefois, La Fontaine encadre-t-il le récit du laboureur d'une double morale ? Sans doute pour établir la valeur du travail et de l'effort dans une société qui n'accorde d'importance qu'à la naissance. [...]
[...] C'est cette tâche que La Fontaine entreprend dans la fable Le Laboureur et ses enfants où il fait l'éloge du travail et de l'effort. L'histoire est la suivante : un père raconte en secret à ses fils une histoire de trésor. Quelle image le fabuliste va-t-il donner du travail pour en montrer l'intérêt ? Afin de répondre à cette question, nous serons amenés à étudier comment La Fontaine donne à son récit vraisemblance et vivacité pour que le lecteur croie à l'histoire et comment la structure de la fable appelle une morale symbolique. [...]
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