Jean de La Fontaine est le fabuliste le plus connu en France.
Dans la seconde moitié du XVII siècle, il publie plusieurs recueils de fables qui connaîtront un vif succès. Il y fait une critique sociale et universelle de l'homme à travers les animaux ; ce qui lui permet d'éviter la censure (...)
[...] La fable 9 du livre Le Laboureur et ses Enfants, fait partie du premier recueil des Fables, moins tourné vers la satire sociale que le deuxième. Sans recourir au bestiaire habituel, cette fable reste liée à la première période de l'auteur, par son caractère bref et sa morale nettement apparente. Le fabuliste s'inspira, encore une fois, d'une fable d'Ésope, Le Laboureur et ses Fils Comme à son habitude, La Fontaine reprend le récit du fabuliste grec et le rend plus vivant et plus équivoque. [...]
[...] Mais cette fable présente plusieurs originalités : - sa brièveté - sa vivacité - la place donnée au dialogue du Père - une double morale, terminale comme à l'accoutumée mais aussi antéposée. Cette dernière indique clairement qu'il va falloir approfondir son sens au regard de la fable qui délivre ainsi une morale universelle, bien plus profonde que ce que le sujet pourrait laisser penser. La richesse n'est pas obligatoirement pécuniaire. Si un des points de vue qu'elle défend est implicite, elle illustre cependant l'efficacité de l'apologue : sa brièveté, un récit divertissant et un intérêt didactique certain. [...]
[...] Ses fils : Ils sont donc cupides et naïfs. Au discours direct du père, très présent dans la plus grande partie du récit, les enfants répondent par une gestuelle outrancière évoquée aux vers 13 et 14 : les fils vous retournent le champ / Deçà, delà, partout. Cette hyperbole dénote leur avidité d'argent mais aussi leur naïveté, car ils n'ont pas compris l'image développée par leur père. Le réalisme de l'image du trésor Le terme apparaît deux fois dans la fable : - au vers dans le discours du père : Un trésor est caché dedans Placé en tête du vers, son incidence est accrue par sa situation dans l'un des rares octosyllabes de ce discours direct. [...]
[...] III- La seconde morale : une allégorie du travail Comme cela a déjà été évoqué, cette fable se différencie des autres par sa brièveté et par la présence de deux morales : - la première : morale proverbiale, est présentée dans les deux premiers vers de la fable - la seconde est située dans le dernier vers. Néanmoins, La Fontaine ne se contente pas de répéter la même chose dans les deux : - la première : Travaillez, prenez de la peine : C'est le fonds qui manque le moins, même si elle peut être attribuée au père dont le discours direct va suivre, on la rapprochera plus volontiers d'une intervention de l'auteur. Elle représente davantage un art de vivre une sagesse. Elle insiste sur l'effort à fournir dans la vie pour survivre. [...]
[...] II- L'éloge du travail La portée de cette fable est d'autant plus rendue par le triple réalisme de la narration : Le réalisme du travail agricole Dès le vers premier vers du développement de la fable, on sait que cet éloge du travail se déroule en milieu agricole : - la profession du père est évoquée : Laboureur - le riche du même vers laisse même supposer qu'il possède une grande superficie fertile - au vers 10, dès qu'on aura fait l'Oût (moisson des champs au mois d'août) évoque donc la saison des moissons On relève également le champ lexical du travail agricole : - vers 10, champ - vers 11, Creusez, fouillez, bêchez - vers 13, retournent le champ. Au vers 11, Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place, la gradation est un véritable condensé du travail de l'agriculteur qui travaille. Le premier hémistiche résume à lui seul toute la profession. Toute cette évocation est très concrète et témoigne d'une réalité qui s'imposait aux esprits du siècle de l'auteur. [...]
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