Louise Labé (1524-1566) est une célèbre poétesse de la Renaissance. Lorsqu'elle écrit ses Oeuvres, La pléiade met le sonnet italien à la mode française. Du Bellay en pose les bases dans son traité Défense et illustration de la langue française (1549) et Ronsard en écrit en s'inspirant du poète florentin du XIV° siècle Pétrarque et des auteurs antiques tels que Horace. En quoi ce sonnet s'inspire-t-il également du modèle pétrarquiste ? Nous verrons d'abord qu'elle aborde un de ses thèmes phares : la souffrance amoureuse qui, nous l'analyserons dans une seconde partie, s'inscrit dans une double temporalité.
[...]
Le sonnet comporte treize occurrences du pronom personnel "je" ( v 1, 2, 4, 5, 6, 8, 10, 11, 12) qui accorde à ce sujet une place centrale.
Le lecteur ne sait pas qui parle : c'est quelqu'un qui s'exprime à la première personne du singulier mais aucun indice ne peut affirmer s'il s'agit d'un homme ou d'une femme. Ce "je" est associé à des verbes mais jamais à des adjectifs qualificatifs qui auraient pu nous donner le genre du sujet. L'auteur s'écarte en cela de Pétrarque puisque ce "je" représente les deux partis du couple alors que dans le sonnet 48 du recueil Canzoniere, le "je" représente seulement le poète éconduit (...)
[...] Les rimes en oie des vers et 8 encadrent les rimes en ure des vers et 7. Ces rimes opposées sont réunies pour persécuter le je Cet ancrage rend la situation pathétique comme l'est le bilan de vie du locuteur souligné par la rupture rythmique en 3/7 au vers 3. Conclusion : En conclusion, ce sonnet est pétrarquiste car il reprend le topos de l'amour malheureux qui entraîne l'amoureux dans un tumulte incontrôlable et durable. Nous pouvons rattacher ce poème au sonnet 48 de Pétrarque (Canzoniere) dans lequel il dépeint un amour passionné et ravageur. [...]
[...] La poétesse fait aussi l'analogie entre une souffrance exacerbée et les éléments naturels comme le feu je me brûle et chaud l'eau me noie et l'air sèche 8). Elle s'appuie sur un jeu d'opposition entre vis et je meurs , chaud et froidure molle et dure ennuis peine 11) et joie je ris et je larmoie plaisir et tourment je sèche et je verdoie et enfin, désiré heur 13) et malheur 14). Ces hyperboles sont renforcées par les mots extrême trop répété deux fois au vers 3 et grands 4). [...]
[...] II La temporalité La versatilité: l'impermanence L'amoureux passe rapidement d'un état à un autre qui lui est contraire, ce qui participe à l'état d'extrême agitation de l'amoureux. Cette versatilité est soulignée par la structure temporelle du sonnet. Le premier quatrain en est exempt puis les trois autres strophes les accumulent. Les locutions adverbiales de temps tout à un coup et Tout en un coup marque la quasi-simultanéité de ces sensations. La répétition de l'adverbe quand dans les expressions temporelles et quand 10) puis quand 12) montre la subordination au dieu Amour. Les nombreuses occurrences de la conjonction de coordination et insiste sur le cumul émotif. [...]
[...] Lorsqu'elle écrit ses Oeuvres, La pléiade met le sonnet italien à la mode française. Du Bellay en pose les bases dans son traité Défense et illustration de la langue française (1549) et Ronsard en écrit en s'inspirant du poète florentin du XIV° siècle Pétrarque et des auteurs antiques tels que Horace. En quoi ce sonnet s'inspire-t-il également du modèle pétrarquiste? Nous verrons d'abord qu'elle aborde un de ses thèmes phares :la souffrance amoureuse qui, nous l'analyserons dans une seconde partie, s'inscrit dans une double temporalité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture