Commentaire composé du célèbre sonnet "Je vis, je meurs" de Louise Labé. La toute puissance de l'amour, l'amour paradoxal, la femme passionnée sont autant de sujets qui peuvent être abordés en suivant la trame du poème.
[...] Ainsi, dans le recueil Sonnets, elle n'hésite pas à évoquer l'amant qu'elle aurait eu hors mariage quitte à scandaliser son public. Dans le sonnet en décasyllabes Je vis, je meurs Louise Labé offre sa vision d'un amour puissant et paradoxal. Nous nous proposerons par ailleurs de capter dans quelle mesure Louise Labé renouvelle le discours amoureux et lui offre une fraîcheur toute féminine. Nous verrons tout d'abord en quoi la poétesse est une femme passionnée et extrême. Dans un seconde temps, nous exprimerons la toute puissance de l'Amour et enfin le désordre sentimental que ce dernier provoque chez Louise Labé. [...]
[...] Ce puissant amour est aussi la source d'un désordre intégral chez Louise Labé. III. Une conception paradoxale de l'amour Un paradoxe qui s'exprime dès les deux premiers décasyllabes L'amour est source de désordre chez Louise Labé qui se montre par de nombreux rapports antithétiques. En effet, ces antithèses se retrouvent dès les deux premiers décasyllabes avec Je vis, je meurs ; je me brûle et moi noie qui exprime le désordre dans les sensations. La ponctuation joue ici un rôle essentiel car elle peut avoir comme valeur la simultanéité. [...]
[...] L'amour atteint physiquement la narratrice avec les termes brûle/noie/endure/plus de douleur Enfin, l'absence de verbe d'action dont la narratrice serait le sujet témoigne que Louise Labé se fait spectatrice de sa propre déchéance et ne fait preuve d'aucune volonté de s'en sortir. Elle démissionne de la lutte. L'amour est aussi une bonne chose Toutefois, malgré les mauvais côtés de la tyrannie de l'amour, celui- ci peut aussi provoquer la joie. On remarque qu'une fois la douleur exprimée, cette dernière est presque toujours précédée voire entremêlée de joie. [...]
[...] Les rimes se mélangent, ne sont plus coordonnées. En outre, le terme : Ainsi du vers 9 annonce en plein milieu du poème le sujet du sonnet. Cette excentricité montre un certain désordre volontaire qui plonge le lecteur dans l'énigme, celui-ci ne sachant pas pourquoi, dans les deux premières strophes, la poétesse est victime d'un état paradoxal. Au vers 10, nous pouvons relever Et quand je pense ; sans y penser Cette antithèse parfaite montre la perte de raison que subit Louise Labé. [...]
[...] En effet, dès le premier vers Je vis, je meurs nous pouvons observer le procédé rhétorique de l'asyndète qui consiste en l'absence de conjonction de coordination pour relier ces deux termes. Cette absence de mot de liaison nous invite donc à imaginer une pose, comme dans une récitation orale. La poétesse nous montre ainsi son côté imposant et se sert du sonnet comme d'un discours afin de crier haut et fort ses sentiments, quitte à ce que cela choque. Par ailleurs, nous pouvons relever l'omniprésence de la première personne avec Je aux vers et des pronoms possessifs mon, me, ma présents aux vers etc. [...]
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