La fable est présentée sous l'aspect d'une pièce de théâtre dont les rôles seraient distribués selon une certaine hiérarchie et où les hommes seraient comparés à des animaux. Le lion est assimilé au roi par association d'idées. En effet, le lion, roi des animaux, prédateur, carnassier, est tout-puissant dans le monde animal. Il a pleins pouvoirs sur ses sujets et droit de vie et de mort sur eux. Il loge "dans [un antre]" (v. 13), c'est-à-dire un lieu couvert comparable au palais luxueux du Roi (...)
[...] La Fontaine fait en quelque sorte une parodie de la monarchie de droit divin car on se rend compte que le roi n'arrive pas à distinguer le mensonge de la vérité. Il est lui-même mis en cause par un abus de pouvoir. Dans la fable, le roi renforce le caractère divin de la monarchie en prétendant avoir les ongles sacrés (v. et par là même ne pas être en mesure de porter la main sur un traître. L'apothéose de la lionne, bien que soi-disant sainte, révèle que le roi n'est qu'un homme de par son caractère mortel. [...]
[...] A peine on eut ouï la chose Qu'on se mit à crier : Miracle, apothéose ! Le Cerf eut un présent, bien loin d'être puni. Amusez les Rois par des songes, Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges, Quelque indignation dont leur coeur soit rempli Ils goberont l'appât, vous serez leur ami. La Fontaine, Fables, VIII Commentaire composé : Jean de La Fontaine est un écrivain classique du XVIIème siècle. Auteur de nombreuses fables à portée morale, La Fontaine dénonce les moeurs de son époque. [...]
[...] * * * La fable est présentée sous l'aspect d'une pièce de théâtre dont les rôles seraient distribués selon une certaine hiérarchie et où les hommes seraient comparés à des animaux. Le lion est assimilé au roi par association d'idées. En effet, le lion, roi des animaux, prédateur, carnassier, est tout-puissant dans le monde animal. Il a pleins pouvoirs sur ses sujets et droit de vie et de mort sur eux. Il loge dans [un antre] (v. c'est-à-dire un lieu couvert comparable au palais luxueux du Roi. Le cerf, antagoniste dans la fable, est un courtisan sans autre défense que la flatterie et le mensonge. [...]
[...] En revanche, on peut noter ici l'intertextualité de La Fontaine, et le jeu de connivence avec son lecteur. Quant aux loups, carnivores plus faibles que le lion puisqu'ils reçoivent des ordres, détiennent un certain pouvoir. En effet, ils sont chargés de la supposée éducation du cerf. Ils pourraient être comparés aux bourreaux de la Bastille où Louis XIV envoyait ses prisonniers. Le peuple de la cour est comparé à des caméléons (v. changeant de couleurs ou d'idées lorsqu'il s'agit d'hommes et à des singes (v. [...]
[...] La chute est toutefois surprenante lorsque l'on découvre la vile flatterie des courtisans du roi qui se laisse tromper. La portée morale de cette fable peut nous amener à nous questionner sur l'abus de pouvoir et la flatterie mensongère. La Fontaine s'y emploi tout en se servant de la comédie satirique. Ainsi que le dit Molière, il a pour but de corriger les moeurs en riant : Castigat ridendo mores Faut- il en effet, pour contenter son prochain, mentir, tromper, flatter, au risque de renoncer à ses propres convictions, au risque de perdre toute dignité ? [...]
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