1) Une fable qui a toutes les apparences d'un acte de soumission au roi
- Récit à trois niveaux a une force persuasive conséquente. Entremêle une fable à un exemple historique pour valider un éloge du pouvoir royal.
- Les v.1 et 2. Acte de révérence au roi. Aveu d'un manque de respect puisqu'il aurait dû commencer par la fable qui soit à la gloire du roi (commence en fait le livre III par « Le meunier, son fils et l'âne ») (...)
[...] La Fontaine lui reste fidèle et prend sa défense malgré l'acharnement de Colbert. Une telle attitude ne pourrait donc s'allier à un texte dans lequel La Fontaine ferait l'apologie du roi. Il faut donc chercher ce qui dans la fable constitue un second degré. Le texte par lui-même : la clé se situe en fait au début de la fable. La Fontaine écrit v.3 A la voir [la royauté] d'un certain côté cela signifie que s'il existe un côté par lequel on peut voir la royauté comme un organe essentiel, il existe aussi un autre côté par lequel on peut la voir différemment ! [...]
[...] Entremêle une fable à un exemple historique pour valider un éloge du pouvoir royal. Les v.1 et 2. Acte de révérence au roi. Aveu d'un manque de respect puisqu'il aurait dû commencer par la fable qui soit à la gloire du roi (commence en fait le livre III par Le meunier, son fils et l'âne Un texte miné On connaît l'hostilité de Louis XIV pour La Fontaine auquel il reproche sa trop grande liberté d'esprit et ses positions anti-colbertistes. Depuis 1657, La Fontaine avait Fouquet (surintendant des finances du Royaume) comme Mécène. [...]
[...] Pourtant, si l'on applique la comparaison induite par celle de l'estomac, il faut donner au pouvoir royal les mêmes qualificatifs déplaisants (v.35-38). La subtilité du texte, c'est que cette critique n'est jamais frontale. ? Par ailleurs, si le corps dépérit pour n'avoir pas nourri Messer Gaster, le peuple de Rome de son côté n'a rien perdu en rejetant le pouvoir du Sénat. Il n'a fait que retourner à son devoir v.44. C'est un acte de soumission consécutif aux paroles séduisantes d'un orateur. Pour autant les paroles de Ménénius étaient-elles vraies ? Rien ne le dit. [...]
[...] On leur donne d'abord un soliveau (un morceau de bois) mais comme elles le trouvent trop tranquille et se plaignent, on leur donne une grue qui les dévore. Et Jupin le Monarque des dieux leur conseille de s'en contenter si elle ne veulent pas avoir encore pire. Ce n'est tjrs pas un texte en faveur des rois. Fable qui en réalité constitue une critique détournée très habile. La structure complexe de récit enchâssé permet à La Fontaine de développer un texte à double sens. [...]
[...] Tite-Live, II, 33; Esope, L'estomac et les pieds. Au temps où chez l'homme, l'harmonie ne régnait pas, comme aujourd'hui, dans toutes les parties, mais où chaque membre avait sa volonté et son langage, les autres organes, mécontents de voir que par leurs soins, par leurs efforts et leurs ministères, tout était assuré à l'estomac, que l'estomac était au milieu d'eux, bien tranquille, n'ayant rien à faire que de jouir des plaisirs qu'ils lui procuraient, s'entendirent pour que les mains cessassent de porter les aliments à la bouche, la bouche de recevoir la nourriture donnée, les dents enfin de la broyer. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture