La fable est à la fois un moyen d'instruire et de divertir. Son but est en effet de présenter une leçon de morale au travers d'une histoire. L'art de la fable est de ce fait un art qui demande beaucoup de maîtrise et un fabuliste doit se révéler capable d'amuser et d'instruire en un nombre limité de vers et ce dans un style recherché. Bien que <em>Le Loup et le Chien</em> soit une de ses premières fables, on remarque que Jean de La Fontaine possède déjà toutes les qualités d'un grand fabuliste. En opposant deux animaux proches par le physique mais très éloignés par leur attitude, l'auteur nous incite à suivre un comportement plutôt qu'un autre.
Nous tenterons par la suite de démontrer en quoi cette fable est représentative de l'art du fabuliste.
<strong>I. Un art de la composition.</strong>
A) Le récit.
Tout au long de cette fable La Fontaine va à l'essentiel en ce qui concerne la narration. Ainsi l'action avance rapidement et la fable s'ouvre et se ferme sur la marche du loup. On est donc bel et bien dans une fable de l'action. Tout ceci est mis en oeuvre afin que le lecteur ne s'ennuie pas et les verbes tiennent une place importante dans le dynamisme du récit.
Ainsi, si l'imparfait est utilisé au début pour décrire, on observe une prépondérance du présent : "entre en propos et lui fait compliment". Le présent est ici un présent de narration, il sert à parler de la rencontre et des sentiments du loup. Il rend également l'action plus vivante.
Le passé simple, quant à lui, sert lors des retournements d'action, quand le loup découvre le cou du chien par exemple.
On observe enfin des participes passé et présent (...)
[...] Le collier dont je suis attaché De ce que vous voyez est peut-être la cause. Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas Où vous voulez ? Pas toujours, mais qu'importe ? Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor. Introduction. La fable est à la fois un moyen d'instruire et de divertir. [...]
[...] Les phrases du chien sont d'ailleurs plus courtes : presque rien moins bien construites, comme s'il était gêné. Il faudra 3 interrogations pour que le chien révèle de façon allusive la vérité. B). Les réactions du loup. A chaque parole du chien il y a une réaction du loup. Au début le loup est intéressé, il semble envisager de suivre le chien. Mais son sens critique n'est pas perdu, il pose tout de même des questions. Lorsque le chien montre sa position de roi fainéant, le loup semble subjugué par la vie qui lui est proposée. [...]
[...] Si La Fontaine s'attarde sur la description du chien, le loup est seulement décrit comme famélique Il faut donc pour s'en faire une image, prendre l'opposé de la description du chien. L'aspect physique joue également un rôle crucial dans le retardement du dénouement de l'action. La marque du collier est en effet cachée par les bourrelets du chien. On remarque là encore que cette fable va à l'essentiel et La Fontaine se limite aux détails marquants pour le lecteur. C). Le dialogue. Si la description est rapide, les dialogues sont développés. Le discours est direct, car c'est la forme la plus rapide et vivante. [...]
[...] (Jean de La Fontaine) Texte : Un Loup n'avait que les os et la peau ; Tant les Chiens faisaient bonne garde. Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, Gras, poli , qui s'était fourvoyé par mégarde. L'attaquer, le mettre en quartiers, Sire Loup l'eût fait volontiers. Mais il fallait livrer bataille Et le Mâtin était de taille A se défendre hardiment. Le Loup donc l'aborde humblement, Entre en propos, et lui fait compliment Sur son embonpoint, qu'il admire. [...]
[...] Sur un petit texte, La Fontaine sait donc utiliser tous les artifices du français afin de rendre son texte attractif et divertissant. Il maîtrise l'art de la fable. II. Une révélation progressive. A). Le discours du chien. Le chien est un maître en rhétorique, afin de persuader le loup il vente son existence, est prolixe sur ses avantages, mais il passe sous silence les inconvénients de sa situation. Il ne se prive pas de commenter la condition du loup avec condescendance et cherche à l'humilier : rime entre misérables et diables Le chien ne commente pas pour autant sa condition dans un premier temps. [...]
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