La Fontaine dans son recueil <em>Fables</em>, publié entre 1668 et 1696, critique à la fois l'absolutisme de Louis XIV en même temps qu'il véhicule à travers des fables animalières des enseignements moraux pour ses contemporains.
C'est ainsi que dans <em>Le loup et le chien</em>, l'opposition morphologique entre les deux animaux représente en fait des postures idéologiques. Ainsi le loup, sauvage et squelettique, représente la précarité tandis que le chien par sa puissance physique, représente le confort matériel. Le loup épuisé a un instant la tentation de se convertir en chien jusqu'au moment où il comprend que le matérialisme a un prix : la servitude. Il préférera désormais assumer la précarité comme la condition nécessaire à la liberté (...)
[...] Au contraire, le chien est doté d'un discours (style direct, parole emphatique / auto satisfaction). L'omniscient ne lui prête aucune pensée ce qui met en évidence son ego surdimensionné. Là encore, le seul personnage qui ait une épaisseur et puisse donc prétendre à une ambition morale, à une existence spirituelle, c'est le loup. La supériorité du chien dans sa représentation (il n'est qu'une apparence) fait écho à son appétit matérialiste au mépris de tout idéalisme (renonce avec facilité à sa liberté). [...]
[...] Au contraire, le loup s'est fourvoyé moralement. Il est provisoirement laissé tenter par l'idéologie du nanti. Cette rencontre est donc pur artifice. Le dénouement est une confirmation de l'antagonisme. Ceci dit cette expérience contre nature (d'un loup qui se ferait chien) est probante dans la mesure où elle va confirmer le loup dans son choix instinctif (bête sauvage, incapable de se laisser domestiquer) par une décision raisonné : le choix de la liberté est désormais conscient (la faim, l'insécurité en sont les corollaires consentis). [...]
[...] Les os et la peau puissant beau gras poli (N'avait pour formule restrictive) (Énumération et enjambement quantitatif) Cette opposition physique est confirmée à travers la tirade du chien. Point de franche lippée soit mourir de faim os de poulets, os de pigeons Plusieurs connotations sont présentes avec le loup comme celle de la marginalité ou de la solitude à cause de l'éloignement des hommes. Le chien et le loup vivent dans deux espaces sociaux qui s'excluent l'un de l'autre. Ainsi, la mission du chien est bien de donner la chasse aux gens portant bâtons et mendiants Il y a une superposition entre la marginalité des loups et celle des hommes. [...]
[...] Le loup en suivant le chien montre une cohésion à son mode d'existence. Ils ont le logis. Chemin faisant (Vers 31) montre une cassure. C'est le divorce entre les deux positionné. Le loup s'enfuit et court encor (Vers 41) montre que le loup échappe in extremis à ce mirage de plénitude de la vie et retrouve sa liberté de nomade. Echos biographiques : La Fontaine a lui-même connu de nombreux maîtres, mécènes et protecteurs successifs : surintendant Fouquet qui narguait par son château la magnificence de Versailles, la duchesse d'Orléans, Madame de la Sablière. [...]
[...] Le temps n'a de réalité qu'en valeur relative (accélération / ralentissement de la narration). (Chute) (Dilemme du loup) Mais n'a pas d'encrage dans la réalité. Le narrateur prend parti : c'est bien le loup qui délivre la morale implicite de la fable. L'omniscience ne sert que le loup (vers 5 à Le dénouement narratif vient corroborer la parole du loup (harmonie discours / action). Les déplacement des animaux, les espaces traversés sont évidemment symboliques (vertu). Le rencontre est un espace de transgression (fourvoyé). [...]
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