Premièrement, La Fontaine part d'une simple anecdote pour bâtir sa fable en moins de trente vers. Son récit met en scène deux personnages et les confronte. Cependant, bien que très court, son récit est fait selon un schéma narratif très structuré et sans détail inutile, dans un cadre réduit au minimum. La confrontation sera animée par le style bien particulier de la fable (...)
[...] Pour ce faire, La Fontaine use et abuse des pronoms personnels comme par exemple dans les vers et aussi des adjectifs possessifs comme dans témérité» vers dans le vers 22 : ce n'est toi, c'est donc ton frère». Ensuite, le tout se fait dans cette fable dans un cadre presque idyllique ; toutefois on note que le cadre spatio-temporel est imprécis, voire presque inexistant , ce qui n'est pas naïf pour l'auteur : il veut par ce biais faire de cette fable une leçon intemporelle, universelle; il veut que sa fable avec ce qu'elle comporte traverse les temps. [...]
[...] En bref, comme on peut le constater: le récit est plaisant même s'il ne met en scène que deux animaux , c'est une belle histoire qui amuserait les enfants mais en fait, comme dit La Fontaine : l'histoire contient toujours des vérités qui servent de leçons; il l'exprime d'ailleurs de façon explicite dans le recueil de fables adressé au Dauphin: me sers d'animaux pour instruire les hommes». Deuxièmement donc, on sait que la fable est un texte double et donne toujours une morale; il est alors évident que La Fontaine a un projet moralisateur dans le «Loup et l'Agneau» ; il veut donner à sa fable toute sa portée et invite le lecteur à transposer sa leçon dans le monde humain car il ne faut pas oublier que la fable, à l'époque, était un moyen de détourner la censure. [...]
[...] Ensuite, si on s'attache au schéma narratif, on remarque qu il ne débute qu'après l'énonciation de la morale, ce qui peut paraître paradoxal mais La Fontaine veut par là même lever déjà tout suspense. Ainsi, d'un point de vue narratif, le schéma est très clair : chacun des deux personnages mis en scène recherche quelque chose : d'une part l'Agneau qui a soif et satisfait sa soif au vers 3 Agneau se désaltérait» , et, d'autre part le Loup qui a faim aux vers 5 et 6 ( loup survient à jeun» , Et que la faim en ces lieux attirait») et il satisfait aussi sa faim puisque l'on verra à la fin du récit au vers 28 qu'il mange l'agneau : . [...]
[...] La confrontation sera animée par le style bien particulier de la fable. Tout d'abord, d'un point de vue global on remarque du début à la fin de la fable que la scène n'est occupée que par deux personnages : un agneau et un loup , deux antagonistes que La Fontaine détermine par l'article indéfini : aux vers 3 et Ainsi, La Fontaine présente tour à tour ces deux animaux dans leur cadre naturel. D'abord, Agneau» , qui est surpris dans son action de boire avant même que le récit ne débute ; La Fontaine nous fait d'ailleurs assister à cette scène en train de se dérouler en employant le temps imparfait dans désaltérait» du vers 3. [...]
[...] En conclusion, loup et l'Agneau» est bien un apologue dans la mesure où il a une visée didactique et exprime une vérité générale ; c'est la mise en scène des deux animaux ainsi que la présence de la fiction qui en fait un récit plaisant mais aussi une tragédie avec une portée universelle non forcément exemplaire car La Fontaine ne fait qu'un constat : raison du plus fort est toujours la meilleure» : le «toujours» interdit de contester. Cette de la fable n'est, pour le lecteur du XXIème siècle, sûrement pas dépassé car il peut reconnaître à travers ces agneau et loup les personnes qu'il côtoie : à lui d'en tirer la façon pour s'en protéger! Et aux régimes démocratiques de rester vigilants! [...]
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