Comme le conte philosophique, la fable est un apologue. En effet, c'est un récit distrayant qui contient une morale, parfois implicite. Dans ses fables, le narrateur a le regard scientifique surplombant d'un zoologue ; cela donne l'impression qu'il domine, qu'il maîtrise les défauts humains et qu'il s'en amuse. Il nous donne également l'impression que les comportements humains appartiennent à des lois naturelles, ce qui les rend d'autant plus dérisoires. Le pouvoir des fables tient dans cet habile mélange de récit et de morale, rappelant les vers initiaux de la fable 1 du Livre VI, Le Pâtre et le Lion (...)
[...] La brièveté de cette qualification implicite est malicieusement mise en évidence par la cruauté des loups, explicite et abondamment témoignée. Ces animaux se trouvent confortés dans leur rôle par la présence de leurs Chiens (vers meilleurs amis de l'homme, et qui, par le parallélisme du même vers (Les Loups leurs Louveteaux, et les Brebis leurs Chiens), représentent pour les brebis ce que les louveteaux sont à leurs parents, à savoir le bien le plus précieux. Ils se retrouvent alors personnifiés par : - la majuscule - la parole qui leur est prêtée par l'expression du vers 20 : sur leur foi, c'est-à-dire sur la sûreté de leur parole III- La leçon Par le biais d'une fable plaisante et distrayante, La Fontaine étend son propos aux méchants (vers c'est-à-dire aux alliances inconsidérées, suggérant au passage et paradoxalement les bienfaits relatifs de la paix. [...]
[...] Conclusion Conforme à son objectif d'instruire en plaisant, cette fable courte et amusante donne une leçon de vie essentielle en dénonçant l'illusion des alliances inconsidérées. La symbolique traditionnelle des différents animaux intervenant, en relation avec les différentes figures de la société de l'époque, rend un côté dramatique au texte et contribue pour beaucoup à servir la morale. Le fabuliste énonce avec ironie ses sentiments face à cette situation : sa fable, outil argumentatif efficace, se mue bientôt en une vive critique, teintée de résignation, à l'égard des puissants. [...]
[...] La fable 13 du livre III, Les Loups et les Brebis, fait partie du premier recueil où le bestiaire et l'imaginaire du fabuliste sont très présents et s'orienteront vers une réflexion plus sérieuse et sentencieuse dans le second. La Fontaine a été inspiré par son prédécesseur antique Ésope, Les loups et les moutons dont la leçon se voulait politique : Il en est ainsi dans les États : ceux qui livrent facilement leurs orateurs ne se doutent pas qu'ils seront bientôt assujettis à leurs ennemis Suite à un récit faisant intervenir la métaphore animalière, le fabuliste va élargir sa moralité à toute alliance inconsidérée. [...]
[...] Le fabuliste va alors présenter la paix installée entre les Loups et les Brebis. L'élément perturbateur est mis en évidence par un enjambement (vers 15-16) et va permettre la survenue des péripéties. Bien que le discours direct en soit absent, le lecteur assiste à une véritable théâtralisation de la scène : .l'apparition de nombreux personnages comme les Bergers, les Agneaux et les Chiens, tous marqués par le pluriel de l'article défini. Ils donnent l'impression d'une véritable scène de théâtre avec une réelle agitation soulignée par de nombreux verbes de mouvement (étranglèrent, vers 17 ; emportèrent et retirent, vers 18 ) . [...]
[...] Les Loups et les Brebis Recueil : parution en 1668. Livre : III. Fable : 13, composée de 21 vers. Après mille ans et plus de guerre déclarée, Les Loups firent la paix avecque les Brebis. C'était apparemment le bien des deux partis : Car si les Loups mangeaient mainte bête égarée Les Bergers de leur peau se faisaient maints habits. Jamais de liberté, ni pour les pâturages, Ni d'autre part pour les carnages : Ils ne pouvaient jouir qu'en tremblant de leurs biens. [...]
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