La Fontaine, "Le Loup et l'Agneau" - publié le 19/05/2008

Résumé du document

Lecture analytique portant sur Le Loup et l'Agneau, fable 10 du livre I des fables de Jean de la fontaine. Document recommandé pour les élèves de première qui veulent réviser pour l'oral de français.

Extraits

[...] Il se pose en victime d'une sorte de conspiration universelle et il généralise le cas de l'Agneau à toute l'espèce : c'est donc quelqu'un des tiens et même à celle des bergers et des chiens. Il pratique l'amalgame ce qui discrédite son argument. Notons néanmoins, des v à 24 la multiplication des liens logiques, donc et car fois) Mais ces connecteurs logiques de conséquence et de cause permettent de faire un lien entre deux idées sans lien. Tout est permis au plus fort qui finit même par en appeler à un témoin imaginaire on me l'a dit v pour légitimer sa vengeance. Le loup, de surcroît, est lâche et n'assume pas sa décision. [...]

[...] Pourquoi le loup cherche-t-il querelle à l'agneau ? Car il a faim, tout simplement, comme l'indique le texte : à jeun v que la faim en ces lieux attirait v Le comportement de cette bête n'est donc pas celui qu'exige le débat, bien au contraire. La pauvreté des arguments du loup Le personnage du Loup est d'emblée caractérisé par sa cruauté, v plein de rage v bête cruelle Mais ce loup veut déguiser son véritable motif et va pour cela déployer des trésors de rhétorique et de mauvaise foi. [...]

[...] Le loup prononce la première et la dernière réplique. Ses répliques prennent en étau celles de l'Agneau, ce qui est la transposition sur le plan du langage de la violence que le Loup exercera sur l'Agneau. On remarquera que le loup s'exprime souvent en alexandrins alors que l'Agneau préfère l'octosyllabe. La supériorité se retrouve au niveau de la longueur du mètre choisi. Le volume de parole des deux protagonistes est à peu près égal avec un petit avantage pour l'agneau et 10,5 vers) : le faible n'est pas démuni au plan de la discussion car il tient tête à l'oppresseur. [...]

[...] La Fontaine fait ici le récit d'une rencontre dont l'issue ne laisse aucun doute. L'intérêt de ce récit ne réside donc pas dans sa fin mais dans le dialogue argumentatif qui s'engage entre les deux personnages et qui précède la mise à mort de l'Agneau. Nous ferons de ce texte une lecture analytique en étudiant dans un premier temps l'issue inéluctable de cette fable puis nous verrons dans quelle mesure ce dialogue argumentatif est perverti et enfin nous nous demanderons pourquoi la victoire du loup n'est qu'apparente. [...]

[...] La victoire du Loup n'est qu'apparente. Conclusion : Dans cette fable, La Fontaine ne nous donne ni leçon de vie, ni conseil pratique : c'est un simple constat mais que la forme catégorique de l'affirmation nous interdit de contester. Elle met face à face l'innocence, la naïveté et la mauvaise foi de celui qui se déclare victime pour mieux se faire bourreau. Le dialogue, expression normalement privilégiée du débat, n'a donc eu aucun effet au cours d'un faux procès dont l'issue était décidée à l'avance. [...]