Lecture analytique (niveau 1re) portant sur Le Lion et le Moucheron de Jean de la Fontaine correspondent à la fable 9 du livre II. A quel genre de personnages avons nous à faire ? Pourquoi un mélange des registres ? Étude des morales de la fable.
[...] Ici, appliquée à un lion, symbole de force et d'indépendance, l'expression est comique. (comique de mots) Le contraste entre la bravoure du Moucheron qui est personnifié, ses exploits si longuement décrits et sa fin si rapide est drôle car inattendue. (comique de situation) Le Lion dans son malheur est décrit de manière ridicule : il fait des gestes inconsidérés : bat l'air v fait résonner sa queue à l'entour de ses flancs Tous ces gestes sont complètement décalés par rapport à l'image traditionnelle de cet animal ce qui provoque le rire et ce d'autant plus qu'il n'a pas face à lui un adversaire à sa taille et que finalement il se fait mal tout seul (comique de geste). [...]
[...] On notera aussi que sa fin correspond à la fin du récit. Le mot est écrit explicitement v Un vers de transition ménage le retour à la vie réelle, à la réflexion sérieuse afin d'engager justement le lecteur à réfléchir. D'ailleurs le du v inclut le fabuliste et son lecteur. Puis La Fontaine prend nettement la parole, sur le ton de la conversation «J'en vois deux» mais en impliquant le lecteur «nos ennemis». Avec ce il semble se ranger du côté du lion. Une double morale. [...]
[...] Réflexion en deux temps : dans l'abord puis Hyperbole en cent lieux et anaphore Soudaineté de l'attaque : rejet de du lion v.14 avec un effet de surprise. Allitérations en t qui correspondent à celle du lion : mépris réciproque La Fontaine insiste aussi sur son orgueil : ce Moucheron se croit plus fort qu'un Lion et il l'affirme nettement : Penses-tu que ton titre de roi me fasse peur ni me soucie ? En outre, il s'adresse au Lion en le tutoyant. D'emblée il échappe au rapport hiérarchique. [...]
[...] La deuxième renvoie au dénouement brutal : la mort du Moucheron, inattendue. Nul n'est à l'abri, en particulier à la cour où l'on peut très facilement subir une disgrâce royale (Fouquet) Une troisième morale implicite. Le fabuliste semble avoir pitié du Lion le malheureux victime de cet odieux Moucheron un avorton de mouche Ce Lion est misérable et il provoque la pitié alors qu'il est présenté comme arrogant. On peut se dire que la critique du personnage royal qui se cache derrière le Lion est réelle mais que La Fontaine ne peut se permettre de trop l'accabler et que c'est pour cela qu'il le plaint, afin de déconcerter toute censure. [...]
[...] Il en fait, au contraire, un moment épique). Une certaine parodie d'épopée. Plusieurs indices tendent à faire de ce combat un combat épique : Les personnages sont totalement opposés : nous avons un David contre un Goliath, la faiblesse apparente du moucheron ne rend sa victoire que plus éclatante. Le défi ressemble à ceux de l'époque homérique (Hector/ Achille). Ce contraste est souligné par l'opposition entre les alexandrins employés pour désigner le Lion en colère v et 16 et l'octosyllabe pour désigner le Moucheron v et 18. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture