Etude analytique de la fable de La Fontaine, La Laitière et le pot au lait.
[...] Mais ce ne sont que des mots, ce qui incite à mettre en doute la pensée. -vers et 20 il y a là une gradation dans la réalisation de l'entreprise avec une facilité de l'enrichissement. L'emploi du futur de certitude signifie que Perrette se projette dans un avenir de plus en plus lointain. L'avancée est si rapide qu'à peine évoquée (au futur), toute l'action devient aussitôt un passé en regard d'un nouveau projet. L'expression de cet enthousiasme excessif de Perrette est nécessaire pour réussir le dénouement. [...]
[...] Le mari incarne lui aussi le réel et la difficulté qu'elle va avoir à lui expliquer une telle négligence. Son apparition, soulignée par la rime comique avec marri (fâché / mari), participe à la même ironie. -vers 27 : En grand danger d'être battue. L'utilisation du champ lexical de la violence impose la réalité sociale et effectue un contraste saisissant avec celui du songe. III- LA MORALE La Fontaine ne prend véritablement la parole qu'à la fin du récit, construit comme une chute. [...]
[...] Dès cet instant, La Fontaine ne cesse de rendre cette reprise de contact avec le réel dure et douloureuse : -vers 23 : Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée La reprise à l'envers des éléments rêvés est symbolique : d'une part il évoque l'échec de plus en plus dur pour Perrette mais d'autre part et surtout, la citation à l'envers, témoigne d'un souhait de l'auteur de nous faire remonter jusqu'au point de départ en effectuant le chemin inverse de celui du songe. De plus, il s'agit là d'une phrase simple au présent annonçant un dénouement bref mais aux conséquences douloureuses. -vers 24 : La dame de ces biens, quittant d'un oeil marri -vers 25 : Sa fortune ainsi répandue, -vers 26 : Va s'excuser à son mari L'ironie est clairement perceptible dans ces trois vers. La Fontaine en utilisant à ce moment la grandiloquence courtoise se veut ironique. [...]
[...] -les vers 34 et 35 grâce à eux, cette transition se fait en douceur. La tentation du lecteur est forte, complexe mais la chair est faible : . ces vers utilisent des sonorités nasales un, on, en et autres sonorités douces . même l'oxymore du vers 35 : flatteuse erreur participe à cette douceur. -aux vers 36 Tout le bien du monde est à nous, et vers 37 Tous les honneurs, toutes les femmes La Fontaine insiste ici sur la généralisation du plaisir éprouvé (bien, honneur, séduction) et utilise à cette fin plusieurs figures de rhétorique : . [...]
[...] Le récit en farce en fut fait ; On l'appela le pot au lait Quel esprit ne bat la campagne ? Qui ne fait châteaux en Espagne ? Picrochole Pyrrhus la Laitière, enfin tous, Autant les sages que les fous. Chacun songe en veillant ; il n'est rien de plus doux : 35 Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes ; Tout le bien du monde est à nous, Tous les honneurs, toutes les femmes. Quand je suis seul, je fais aux plus braves un défi ; Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi ; 40 On m'élit roi, mon peuple m'aime ; Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant : Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même, Je suis Gros-Jean comme devant. [...]
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