Le titre de la fable ainsi que le nom propre « Narcisse » au vers 11 sont des allusions à un épisode célèbre de la mythologie grecque : Narcisse était un jeune homme d'une beauté éclatante qui tomba amoureux de son reflet dans une fontaine ; amoureux au point de ne plus pouvoir s'en détacher, Narcisse oublia de boire et de manger et, prenant racine au bord de l'eau, se transforma peu à peu en la fleur qui porte son nom (...)
[...] Ainsi le personnage principal croit qu'il est le plus beau mais refuse de se voir tel qu'il est. La composition du texte met en évidence son portrait (vers 1 à 4 : alexandrins en rimes croisées) avant d'évoquer l'omniprésence des miroirs(v.6-10), voulue par un destin malicieux (diérèse sur officieux v.5 + rythme plus rapide avec des octosyllabes aux vers et 10 + rimes plates et embrassées). L'orgueilleux fuit les miroirs (v.11-13) jusqu'au moment où il subit une épreuve perturbatrice, bien marquée par le mais v.14 et l'octosyllabe du vers 15, celle du canal-miroir. [...]
[...] Cependant, contrairement au mythe originel dans lequel Narcisse périt, épris de sa propre image, notre Narcisse fuit son image. Et lorsqu'il se voit dans le canal, ce n'est pas pour s'extasier, c'est pour être irrité par sa laideur. La Fontaine adapte en fait le mythe pour faire la satire d'un défaut humain et rendre hommage par la même occasion aux Maximes de La Rochefoucauld. II) La satire et l'hommage aux Maximes de La Rochefoucauld La vision du canal provoque un effet paradoxal : Narcisse est à la fois dégoûté de ce qu'il voit (v.16-18) et profondément fasciné (v.19-20 : emploi du mais et des octosyllabes). [...]
[...] La portée généralisante du texte est assurée par le jeu des noms et des pronoms : l'indéfini du début (v.1 un homme devient un défini qui implique l'humanité entière (v.24 : noter la majuscule à Homme mais aussi le titre l'homme De même, l'emploi des majuscules pour des noms communs en fait des catégories universelles : v.7 Dames v.8 Marchands v.9 Galands etc. Tout le récit peut donc se lire comme une métaphore filée du narcissisme humain. De plus, la morale rend hommage à l'auteur des Maximes, ce livre étant assimilé, grâce à une nouvelle métaphore v.27-28 au canal qui reflète une image vraie de notre personnalité. [...]
[...] Ainsi le dernier mot de la fable renvoie à la dédicace mystérieuse du début : pour Monsieur Le Duc De La Rochefoucauld. Cet encadrement du texte peut être considéré comme un effet-miroir qui renforce encore le sens du livre de La Rochefoucauld : l'image humaine y est représentée sans complaisance ; chaque homme peut y voir une réalité cruelle et sans fard. Conclusion : Cette fable induit deux types de lecture : la première est l'adaptation du mythe de Narcisse à la condition humaine, la seconde est un éloge métaphorique aux Maximes de La Rochefoucauld. [...]
[...] Il fait le portrait du narcissisme et rend en même temps hommage à un moraliste de son temps : le Duc de La Rochefoucauld. Le portrait du narcissisme Le titre de la fable ainsi que le nom propre Narcisse au vers 11 sont des allusions à un épisode célèbre de la mythologie grecque : Narcisse était un jeune homme d'une beauté éclatante qui tomba amoureux de son reflet dans une fontaine ; amoureux au point de ne plus pouvoir s'en détacher, Narcisse oublia de boire et de manger et, prenant racine au bord de l'eau, se transforma peu à peu en la fleur qui porte son nom. [...]
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