La Fontaine, "Le Philosophe Scythe", (Fables, XII, 20)

Résumé du document

- Le philosophe parle plus que le Sage mais sa parole est stérile et porteuse de mort.
- Le Sage au contraire agit et parle peu.
- Contraste entre, d'une part le passé simple et le présent de narration caractérisant les actions du philosophe, et d'autre part l'imparfait pour évoquer celles du Sage.
(...)

Extraits

[...] Le Philosophe scythe (Fables, XII, 20) ; Pour préparer l'oral Compétences demandées (savoir et savoir-faire). Connaître les caractéristiques de la fable (ou apologue). Connaître la biographie de l'auteur. Avoir quelques notions de versification et de prosodie. Connaître la fable le Pouvoir des fables (l'avoir lue). Savoir qui est Aulu-Gelle : . Cette fable se trouve presque à la fin du livre XII, qui est lui-même le dernier d'une longue œuvre de fabuliste. La Fontaine s'est inspiré d'Aulu-Gelle. Dilettante grammairien et érudit latin du IIe siècle après Jésus- Christ, il offre à ses lecteurs des informations surprenantes ou édifiantes sur les sujets les plus divers. [...]

[...] Questions rhétoriques du philosophe et impératifs qui montrent l'incompréhension du Scythe. Ce qui peut apparaître comme un coup de théâtre. Après avoir vivement critiqué le Sage, le philosophe applique ses préceptes très rapidement, et sans réflexion, ce qui est mis en relief par le présent de narration (vers 22) ; double incompréhension qui révèle que le Scythe n'exerce pas sa réflexion, mais veut surtout des conseils dogmatiques ; l'hubris du Scythe est mise en relief par les ravages qu'il opère et par son discours dogmatique. [...]

[...] La morale de la fable. Morale explicite dont la véhémence même (à rapprocher de celle de la lionne et l'Ourse nous exhorte à nous méfier des paroles indiscr[ètes] et à préférer la vie même à la parole. Conclusion Réflexion sur le bonheur et sur la nécessité de l'autonomie de la pensée, qui sera poursuivie et prolongée au siècle suivant par des écrivains comme Voltaire avec notamment Candide, cette fable, plus qu'un éloge de l'épicurisme, traduit encore une fois la prise de position paradoxale du fabuliste qui parle pour dire sa méfiance vis-à-vis de la parole. [...]

[...] Le récit court et vivant d'une rencontre. a. Deux personnages opposés de par leurs origines et leur comportement. b. Le dialogue. II. La leçon de la fable. a. Une morale épicurienne explicite. b. La position du narrateur est perceptible bien avant la morale. III. [...]

[...] L'indiscrétion du Scythe renvoie à celle de la Tortue et de la Lionne. Les paroles remplies de sagesse de l'Ourse font penser à celles du Sage. Le discours séducteur des Canards entraîne la mort de la Tortue de même que celui du Sage, mal compris, entraîne la destruction de son verger par le Scythe Le Philosophe peut aussi évoquer les trois jouvenceaux mais lui est encore plus dangereux car il provoque la mort de tout ce qui l'entoure. Son manque de discernement se traduit aussi par son désir de voyager Thème omniprésent de la mort dont la cause principale est une parole mal comprise ou trop séduisante. [...]