Introduction
La Fontaine a écrit le 1er recueil des Fables (Livres I à VI) en 1668. Pour mieux dénoncer les défauts et les travers des hommes dans ses apologues, il les représente souvent de façon imagée, grâce à des animaux, ou même des végétaux. C'est le cas de la vingt-deuxième fable du Livre I, Le Chêne et le Roseau. Inspirée d'Esope (Le Roseau et l'Olivier), elle met en scène les apparences de la force et de la fragilité humaines.
Cette fable se présente d'abord sous la forme d'un récit allégorique d'une dispute arbitrée par le vent, qui montre ensuite deux personnages opposés et inégaux, reflets allégoriques de la condition des Grands au XVIIème S, grâce enfin à l'habileté rhétorique du fabuliste.
I. Le récit allégorique d'une dispute arbitrée par le vent.
A. Personnification par le conteur.
La majuscule attribuée à chacun des personnages précédée de l'article défini le renvoie aussi bien à un individu unique (pas d'autre chêne, pas d'autre roseau...) qu'aux deux membres représentatifs d'une espèce (l'espèce des arbres/ des Grands du Royaume ; l'espèce des arbustes / des Petits).
Le narrateur présente le Chêne et le Roseau cf les 2 interlocuteurs d'un dialogue qui s'engage dès le 1er vers > cf verbes de parole au passé simple et à l'imparfait, les 2 tps du récit (dit, au v.1 ; répondit, au v.18 ; comme il disait ces mots, au v.24). Ce dialogue est lui-mê situé ds le tps (un jour, au v.1) et ds l'espace (du bout de l'horizon, au v.25).
Les vents constituent le 3ème protagoniste du récit. Désignés par plusieurs appella° : vent(s) aux v.4, 20, 29 ; royaumes du vent (v.16) ; vent léger (zéphyr au v.10) ; vent violent du N. (aquilon au v.10 et périphrase superlative des v.27-28 : le plus terrible des enfants...). (...)
[...] Personnification par le conteur. La majuscule attribuée à chacun des personnages précédée de l'article défini le renvoie aussi bien à un individu unique (pas d'autre chêne, pas d'autre roseau ) qu'aux deux membres représentatifs d'une espèce (l'espèce des arbres/ des Grands du Royaume ; l'espèce des arbustes / des Petits). Le narrateur présente le Chêne et le Roseau cf les 2 interlocuteurs d'un dialogue qui s'engage dès le 1er vers > cf verbes de parole au passé simple et à l'imparfait, les 2 tps du récit (dit, au v.1 ; répondit, au v ; comme il disait ces mots, au v. [...]
[...] L'enjeu de cette fable semble à la fois moral et politique. Son 1er enseignement est que l'orgueil est souvent synonyme d'aveuglement ; ms la fable ns dit aussi que, dans un monde régi par des rapports de force, la souplesse, l'adapta° aux circonstances, la clairvoyance garantissent la survie alors qu'un affrontement direct avec une puissance supérieure conduit à la destruction. Aux grandeurs d'établissement La F. préfère les grandeurs naturelles inhérentes à l'individu : une leçon à méditer par les grands seigneurs contemporains de La F. et de L. XIV. [...]
[...] Tt en mettant en scène une controverse, le récit suit donc une progression dramatique, où les vents, ds le dénouement, donnent raison au roseau. Il se distingue surtout par une nette opposition et une grande inégalité entre les 2 personnages. II. Deux personnages opposés et inégaux, allégories de la condition des Grands au XVIIème s. A. Une double opposition physique Grandeur et petitesse : - Comparaison du front du Chêne à une chaîne de montagnes (au Caucase pareil, au v. ; feuillage immense, capable de couvr(ir) le voisinage (v.12). [...]
[...] vs oblige à baisser la tête, au v.4) Souplesse et rigidité : - Souplesse du Roseau, capable de baisser la tête (v. et de plier occurrences aux v et 28) sans se briser (ne romps pas, au v. 21).IL s'agit là du phénomène de résilience : le Roseau est capable de retrouver sa forme 1ère après l'épreuve de la tempête. - Résistance du Chêne: énuméra° complaisante (non content de, au v.8) de ses pouvoirs (arrêter, braver, défendre aux v 9,14) contre les forces de la Nature, qu'elles soient positives (les rayons du soleil au v. [...]
[...] intervient tt de suite après les dernières paroles du Roseau (comme il disait ces mots, au v. comme pour lui donner raison. Le récit s'accélère alors (cf brièveté des vers : octosyllabes des v.28 à 30) ; énuméra° de verbes d'action au présent de narra° (accourt, au v ; tient bon et plie, au v ; redouble au v.29 ; déracine au v.30). La situa° devient plus dramatique ; les vents se transforment en tempête (v.9) et orage (v. 14) que prétendait braver le Chêne ; emploi d'hyperboles (avec furie, au v ; le plus terrible au v ; redouble ses efforts au v.29). [...]
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