Commentaire composé de la fable de La Fontaine Le Chêne et le Roseau issue du Livre I.
[...] La nature envers vous me semble bien injuste. - Votre compassion, lui répondit l'Arbuste, Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci. Les vents me sont moins qu'à vous redoutables. Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables Résisté sans courber le dos ; Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots, Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs. [...]
[...] La Fontaine "Le Chêne et le Roseau" Introduction - Jean de La Fontaine est un célèbre poète moraliste du XVIIème siècle. Poèmes, récits chargés d'une dimension morale et saynètes tout à la fois, les Fables de La Fontaine n'ont cessé de susciter l'admiration et de servir de modèle depuis plus de trois siècles. - L'une des plus célèbres d'entre elles, Le Chêne et le Roseau présente la double originalité, d'une part de personnifier non des animaux mais des végétaux, d'autre part de se présenter comme un pur récit, la morale de l'histoire semblant pour une fois secondaire voire absente. [...]
[...] * La symétrie du vers 28 crée un effet de suspense en réservant quatre syllabes pour chaque concurrent : L'arbre tient bon ; le roseau plie Comme aucun des deux n'emporte la décision, le vent se fait plus violent : il redouble ses efforts (29). Le duel se termine en faveur du roseau que sa souplesse a sauvé mais son succès n'est possible qu'au prix de la mort du chêne, ce qui confère à la fable un caractère tragique. Et dans cette tragédie, le rôle de la fatalité a été joué par le personnage du vent. Présence discrète du narrateur Il n'est pas un reporter neutre. [...]
[...] Enfreindre les lois de la nature est vain et imprudent. Acceptonsnous tels que la nature nous a faits. Lecture politique Comment ne pas rapprocher la mésaventure du surintendant de Louis XIV, Fouquet, avec celle du chêne ? Dans cette perspective, le roseau peut être rapproché de l'attitude de La Fontaine, habile à trouver des formules où la critique est dissimulée, des moyens d'éviter de dire directement les choses qui fâcheraient le souverain, des récits d'apparence anodine qui révèlent une observation des hommes sans complaisance. [...]
[...] Etant donné la finesse de jugement du roseau , sa capacité à ironiser, à garder ses distances, à fuir un ton emphatique, comment ne pas penser que le narrateur ne coïncide pas un peu avec ce roseau, en tout cas dans une phrase comme Mais attendons la fin ? Un poète Les classiques voulaient instruire Un moraliste) et plaire. Notre récit est en effet poétisé par plusieurs procédés. Les symétries jouent des rôles divers. Celle du vers 10 est une comparaison dans laquelle le roseau sert au chêne de faire-valoir. [...]
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