Etude analytique de la fable de Jean La Fontaine intitulée La Cour du Lion.
[...] Jean de La Fontaine est le fabuliste le plus connu en France. Dans la seconde moitié du XVII siècle, il publie plusieurs recueils de fables qui connaîtront un vif succès. Il y fait une critique sociale et universelle de l'homme à travers les animaux ; ce qui lui permet d'éviter la censure. D'après lui, la fable est un moyen d'instruire tout en plaisant, ce qui en fait une œuvre fidèle à l'idéal classique. La fable 7 du livre VII, La Cour du Lion, est une dédicace au Dauphin et fait partie du deuxième recueil des Fables, plus tourné vers la satire sociale et plus destiné aux adultes que le premier recueil. [...]
[...] III- La leçon La Fontaine utilise sa fable pour faire une critique de la société du 17ème siècle qui semble pouvoir être élargie à toute société en général. Comme à l'accoutumée, celle-ci s'achève par une morale qui est ici explicite. Du point de vue formel, cette morale (vers 33 à 36) est mise en valeur par un changement des temps verbaux et des repères énonciatifs : de l'imparfait et du passé simple on passe au présent ; l'emploi du pronom vous (adressé au lecteur), l'emploi de nombreuses négations ni, ni) ainsi que la référence culturelle au Normand confèrent à cette morale une valeur d'intemporalité mais aussi de conseil de prudence. [...]
[...] La structure simple ainsi que l'enchaînement rapide des événements donnent au récit une vivacité plaisante. Les procédés d'animation La narration est conclue de plusieurs types de discours : - discours indirect libre : vers 23 et 24 - discours direct : vers 28 et 29 - discours indirect : vers 30 et 31. La versification présente plusieurs particularités : - les vers sont en désordre et l'auteur utilise différents types de mètres : le lion est présenté en deux alexandrins initiaux et un à la fin de la situation initiale, puis des octosyllabes complètent le récit parsemés d'autres alexandrins. [...]
[...] La Cour du Lion Recueil : II, parution en 1678. Livre : VII. Fable : composée de 36 vers. Sa Majesté Lionne un jour voulut connaître De quelles nations le Ciel l'avait fait maître. Il manda donc par députés Ses vassaux de toute nature Envoyant de tous les côtés Une circulaire écriture, Avec son sceau. L'écrit portait Qu'un mois durant le Roi tiendrait Cour plénière, dont l'ouverture 10 Devait être un fort grand festin, Suivi des tours de Fagotin. Par ce trait de magnificence Le Prince à ses sujets étalait sa puissance. [...]
[...] La critique de Louis XIV implique obligatoirement une critique de la cour et de ses courtisans. Ainsi, pour plaire au Roi et lui être agréable, les gens sont hypocrites et dissimulateurs. Dans sa morale, l'auteur montre l'inaccessibilité du souverain et conseille aux lecteurs mais aussi aux courtisans que le vous du vers 33 interpelle, de ne pas être sincère (par peur du courroux royal si cela lui est désobligeant) mais de ne pas être non plus excessivement flatteur. Critique universelle La leçon transmise par ce récit est une leçon de sagesse et de prudence qui peut être entendue dans toutes les sociétés, dans toutes les cultures et de tout temps. [...]
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