La Fontaine, "Les animaux malades de la peste" : commentaire - publié le 03/08/2012

Résumé du document

Les Fables = l'oeuvre de toute une vie. Thèmes abordés = variés : Le bonheur = thème privilégié ; mais aussi le pouvoir ; thème qui s'affirme surtout ds la 2de partie des Fables ; La Fontaine porte sur le pouvoir un jugement sévère. Il dénonce en particulier les effets pervers de l'autorité.
Ainsi la 1ère fable Les Animaux malades de la peste du livre VIII (paru en 1679) appartient au second recueil qui contient les livres VII à XI (idée générale). Avec cette fable, La Fontaine part d'une réalité encore dramatique au XVIIème siècle : la peste (il faut savoir que le XVIIème siècle a connu 4 grandes épidémies de peste qui ont fait sans doute + de 400000 victimes). Ensuite l'auteur reconstitue une sorte de confession publique qui prend la forme d'une scène de flatterie puis d'un véritable tribunal. Cette fable est l'occasion pour le fabuliste de dresser une vive critique contre les puissants, toujours prêts à fuir leurs responsabilités et à trouver des victimes expiatoires.
(Problématique) Comment donc cette fable cherche-t-elle à instruire tout en amusant ? (...)

Extraits

[...] l'idée de terreur est exprimée au 1er vers. une fatalité à laquelle on ne peut échapper : c'est une sanction divine ‘'pour punir les crimes de la terre'' (v.3). Un récit animé : Par les discours : Tous les animaux prennent la parole : d'abord le lion, puis le renard, le tigre, l'ours, l'âne, le loup pour ne pas lasser le lecteur. La Fontaine diversifie les prises de parole : - Les tirades du lion (v.15 à 33) et du renard (v.34 à 42) sont rapportées au style direct - Les propos du tigre, de l'ours et ‘'autres puissances'' sont intégrés au récit et résumés : v.44 à 47 - Reprise du discours direct pour rapporter les paroles de l'âne (v.49 à 54). [...]

[...] - La ‘'harangue'' du loup se fait au style indirect (v.57-58). - Le discours indirect libre des vers 60 à 62 permet de rendre la réaction de l'ensemble des animaux de façon saisissante et rapide. Des discours de longueur variable la pluralité des intervenants, la variété des formes de discours et de leur longueur soutiennent l'attention du lecteur. Par ce qui s'y passe = - Le lecteur assiste ds un laps de temps relativement réduit, exprimé par un nombre de vers limité : à l'examen de conscience du lion à la plaidoirie du renard et aux interventions des autres animaux à la confession de l'âne = rebondissement à la mise en accusation de l'âne par le loup à l'exécution de la sentence bcp d'actions en peu de temps La morale : le registre didactique ds les derniers vers le ton change et se fait plus moralisateur dans le but de donner une leçon : généralisation des propos + changement de temps avec l'emploi du futur qui permet d'élargir la temporalité + adresse directe au lecteur par l'emploi de la 2ème personne du pluriel (vous de politesse). [...]

[...] De même, les marionnettes des Guignols de l'info représentent des hommes politiques fortement chargés et ridiculisés. [...]

[...] Une justice expéditive et arbitraire: - il n'y a pas de débat contradictoire, personne ne prend la peine de défendre le cas de l'âne, bien au contraire le loup prononce tout de suite le jugement. Ceci est rendu par la rapidité du rythme exprimée par les discours indirect et indirect libre qui vont à l'essentiel + le v.62 très saisissant par son raccourci. L'indignation du poète : La présence indignée de La Fontaine se fait sentir au cours de la fable : Implicitement par un certain nombre de procédés qui révèlent combien il se moque de ses personnages : L'euphémisme ‘'les moins pardonnables offenses'' (v.46) L'ironie lui permet au v.48 de faire passer ‘'les puissants'' pour de ‘'petits saints'' + au v.56 de montrer l'habileté du loup ds son discours qui ne prouve rien. [...]

[...] Bilan : La Fontaine dénonce donc le fonctionnement pervers de ce tribunal et de cette parodie de justice. Conclusion : Variété des styles et des tons + critique de l'institution judiciaire bienveillante aux puissants, rendue par le récit qui a donc une valeur démonstrative propre et renforcée par la morale. De nos jours la critique sociale et politique se pratique souvent sous la forme de dessins d'humour ou de sketches qui mettent en scène une situation, un abus social, un état que l'on dénonce. [...]