C'est sur la fable "Les Animaux malades de la peste" que s'ouvre le livre VII des Fables de La Fontaine. Cet auteur classique du XVIIe siècle y souligne avec un registre satyrique l'injustice qui règne à la Cour en montrant comment un conseil réuni par le Lion pour châtier "le plus coupable" finit par sacrifier en réalité le moins coupable de tous. La Fontaine n'adapte pas ici une fable d'Esope, son modèle grec habituel, mais reprend un texte médiéval. On retrouve en effet une histoire semblable dans les Apologues de Haubent écrit en 1547 et intitulée "La confession de l'Asne, du Renard et du Loup". Le texte de La Fontaine est un apologue. Une peste ravageuse s'abat sur les animaux. Ils font alors un procès pour juger le "plus coupable" afin de le punir et d'apaiser la colère des Dieux. Le jugement illustre la morale finale.
[...] Ainsi ce dernier doit se soumettre, traduit par le champ lexical du châtiment divin, aux traits du céleste courroux (v.19) avec son dévouement (v.22). Afin de reconnaître ce coupable, tous doivent se confesser et juger l'état de notre conscience (v.24). Cette solution est proposée par le Lion afin d'obtenir la guérison commune (v.20). Pour illustrer ses propos, il prend pour référence le mythe d'Œdipe l'histoire nous apprend qu'en de tels accidents (v.21). En effet, lorsque que celui-ci est roi de Thèbes, sa ville est ravagée par la peste. [...]
[...] Une ironie satirique Cette fable de La Fontaine est teintée d'ironie, lui permettant de délivrer sa satire de la Justice et de la Cour. Il s'attaque tout d'abord au Roi. En effet, il met en avant son hypocrisie ; le Lion fait part de sa bonne volonté en se confessant le premier mais derrière ses aveux se cache une certaine assurance. En effet il sait qu'il ne sera pas jugé comme le plus coupable car s'il avait été le seul à s'accuser, la sentence n'aurait pu être appliquée. [...]
[...] Inspiré du mythe d'Œdipe le plus coupable doit être puni, exclusivement par la sentence ultime : la mort. Tout un champ lexical du sacrifice s'étend alors sur la suite du texte avec je me dévouerais donc (v.30), que le plus coupable périsse (v.33) et dévouer (v.57). L'Âne, le plus faible des animaux et le seul herbivore est alors condamné à mort par les autres. On pourrait alors le comparer à un bouc émissaire, c'est-à-dire à quelqu'un qui subit des choses pour les autres, étant généralement innocent. [...]
[...] Le Renard joue alors le rôle de l'avocat du Roi et le Loup le procureur de l'Âne, ce qui constitue un deuxième point fort de la parodie. Tous les animaux se lient face à l'Âne pour retourner le jugement en leur faveur. Ainsi en parallèle, on remarque un lexique de l'éloge pour le Roi organisé par le Renard face à un lexique dépréciatif pour l'Âne organisé par le Loup qui use de sa harangue (v.56) à laquelle approuve l'ensemble des animaux. [...]
[...] Une parodie de procès La Fontaine organise une parodie de procès, au sein duquel des animaux jouent des rôles bien distincts. Tout d'abord on peut remarquer l'atmosphère juridique du récit par le vocabulaire judiciaire conseil (v.15), s'accuse (v.31), toute justice (v.32), nul droit (v.54) et haro (v.55). La parodie prend de l'importance car les aveux lors du procès sont confondus avec des confessions religieuses, les suspects étant innocentés par le terme de petits saints (v.48). On observe une certaine symétrie entre les aveux du Lion et de l'Âne, suivant le même plan. [...]
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