Fables, Les Animaux malades de la peste - La Fontaine - publié le 09/01/2008
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Les fables sont de courts récits, destinés le plus souvent à inculquer une morale qui ressort du texte implicitement ou explicitement. La Fontaine est l'un des moralistes le plus connu grâce à son recueil :
Sommaire
A. Sa nature B. Les conséquences de ce mal
II) Le jugement : les animaux à la barre
A. Les puissants B. Les faibles
III) La vision pessimiste du monde, l'iniquité de la justice
A. Une justice contestable B. Une remise en cause des relations humaines
Conclusion
Texte analysé
Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom) Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, Faisait aux animaux la guerre. Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ; On n'en voyait point d'occupés A chercher le soutien d'une mourante vie ; Nul mets n'excitait leur envie ; Ni Loups ni Renards n'épiaient La douce et l'innocente proie. Les Tourterelles se fuyaient : Plus d'amour, partant plus de joie. Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis, Je crois que le Ciel a permis Pour nos péchés cette infortune ; Que le plus coupable de nous Se sacrifie aux traits du céleste courroux, Peut-être il obtiendra la guérison commune. L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents On fait de pareils dévouements : Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence L'état de notre conscience. Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons J'ai dévoré force moutons. Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense : Même il m'est arrivé quelquefois de manger Le Berger. Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi : Car on doit souhaiter selon toute justice Que le plus coupable périsse. - Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ; Vos scrupules font voir trop de délicatesse ; Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce, Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur En les croquant beaucoup d'honneur. Et quant au Berger l'on peut dire Qu'il était digne de tous maux, Etant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire. Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir. On n'osa trop approfondir Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances, Les moins pardonnables offenses. Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins, Au dire de chacun, étaient de petits saints. L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance Qu'en un pré de Moines passant, La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense Quelque diable aussi me poussant, Je tondis de ce pré la largeur de ma langue. Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net. A ces mots on cria haro sur le baudet. Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable ! Rien que la mort n'était capable D'expier son forfait : on le lui fit bien voir. Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
A. Sa nature B. Les conséquences de ce mal
II) Le jugement : les animaux à la barre
A. Les puissants B. Les faibles
III) La vision pessimiste du monde, l'iniquité de la justice
A. Une justice contestable B. Une remise en cause des relations humaines
Conclusion
Texte analysé
Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom) Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, Faisait aux animaux la guerre. Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ; On n'en voyait point d'occupés A chercher le soutien d'une mourante vie ; Nul mets n'excitait leur envie ; Ni Loups ni Renards n'épiaient La douce et l'innocente proie. Les Tourterelles se fuyaient : Plus d'amour, partant plus de joie. Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis, Je crois que le Ciel a permis Pour nos péchés cette infortune ; Que le plus coupable de nous Se sacrifie aux traits du céleste courroux, Peut-être il obtiendra la guérison commune. L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents On fait de pareils dévouements : Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence L'état de notre conscience. Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons J'ai dévoré force moutons. Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense : Même il m'est arrivé quelquefois de manger Le Berger. Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi : Car on doit souhaiter selon toute justice Que le plus coupable périsse. - Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ; Vos scrupules font voir trop de délicatesse ; Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce, Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur En les croquant beaucoup d'honneur. Et quant au Berger l'on peut dire Qu'il était digne de tous maux, Etant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire. Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir. On n'osa trop approfondir Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances, Les moins pardonnables offenses. Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins, Au dire de chacun, étaient de petits saints. L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance Qu'en un pré de Moines passant, La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense Quelque diable aussi me poussant, Je tondis de ce pré la largeur de ma langue. Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net. A ces mots on cria haro sur le baudet. Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable ! Rien que la mort n'était capable D'expier son forfait : on le lui fit bien voir. Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
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Extraits
[...] La vision pessimiste du monde, l'iniquité de la justice 1. Une justice contestable On met l'accent sur la justice du plus fort. Le blanc symbolise la pureté, les puissants. Le noir symbolise la noirceur morale soit les faibles. C'est un procès truqué : le loup insiste sur l'aspect physique de l'âne et pas sur ce qu'il a fait. On a une action très rapide: "on cria haro sur le baudet". Les puissants on trouvait leur bouc émissaire. Pour insister sur la rapidité de l'action, on met la mort de l'âne sous ellipse Une remise en cause des relations humaines Grâce à ce procès truqué La Fontaine nous montre les travers des humains : Ils sont sans scrupules, sans remords. [...]
[...] Ils ont beaucoup de préjugés, ils se fient à l'apparence (comme pour l'âne). L'âne est le bouc émissaire il représente la mauvaise conscience de tout le monde. Conclusion : C'est par un petit chef d'œuvre que La Fontaine illustre non pas seulement une idée mais un comportement humain. Tel un auteur dramatique il type ces personnages en les ancrant dans la réalité de son époque et construit sa fable comme une tragédie soulignant par là sa vision pessimiste du monde. [...]
[...] Accumulation des qualités du roi relatée par le renard : " Vous leur fîtes Seigneur en les croquant beaucoup d'honneur " Ici nous avons " Croquant "alors qu'au début du texte nous avions " dévorer il minimise donc les faits en utilisant le mot croquant plutot que dévorer " Beaucoup d'honneur " montre qu'elles n'étaient pas dignes d'être mangé. Selon le renard, le lion a bien fait de manger le berger car il a sauvé les moutons. Ensuite La Fontaine généralise pour les autres puissants. [...]
[...] Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons J'ai dévoré force moutons. Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense : Même il m'est arrivé quelquefois de manger Le Berger. Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi : Car on doit souhaiter selon toute justice Que le plus coupable périsse. - Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ; Vos scrupules font voir trop de délicatesse ; Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce, Est-ce un péché ? [...]
[...] Nous avons le style indirect, on met en évidence l'injustice. " Il fallait c'est une obligation. L'âne sera jugé sur son aspect physique car il est malade. " Peccadille pendable " est une opposition, cela insiste sur l'injustice de le Justice. La Fontaine emploie de l'ironie au vers Les faibles a. L'âne : 6 vers. L'âne est symboliquement un animal bête, pas intelligent. Son péché est d'avoir mangé de l'herbe appartenant aux moines. Il a dit que le mal l'a poussé (le Malin qui est en fait le diable). [...]
Placée en ouverture du recueil de 1678 (c'est la première fable du livre VII), cette fable remonte à une tradition attestée du XVIème siècle, en France et en Italie. Pour écrire cette fable, La Fontaine s'est peut-être inspiré d'un apologue du Livre des Lumières de Bidpay, auquel il a ajouté un arrière-plan politique. De l'ancienne tradition...
Lecture analytique de niveau lycée, du type de ce qui est demandé pour le baccalauréat de français, ou pour les lectures analytiques à préparer en classe. Il s'agit de la fable de La Fontaine "Les animaux malades de la peste". L'étude de ce document est très complète.
Commentaire composé d'une fable de La Fontaine, "Les Animaux malades de la peste". Il est organisé de façon à relever tous les points les plus importants et dénonciateurs, qu'ils soient explicites ou implicites.
Commentaire complet et rédigé de la fable de La Fontaine Les Animaux malades de la peste. La Fontaine fait une satire de la cour où tous n'est que flatterie et hypocrisie des puissants. Ce document est parfait si vous avez ce texte a présenter à l'oral ou encore pour acquérir la méthode du commentaire. Présence d'une rubrique questions...
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