Paru anonymement en 1678 et écrit par un auteur, Mme de La Fayette, qui connut bien la cour de Louis XIV et fréquenta les cercles littéraires, le roman La princesse de Clèves nous emmène tout droit à la cours du roi Henry II. Celui-ci s'ouvre sur une longue présentation de la cours sans même mentionner le personnage éponyme. Quel rapport cette peinture historique de l'incipit entretient-elle avec l'univers fictif ? Vise-t-elle seulement à donner de la vraisemblance au roman ou bien n'introduit-elle pas déjà l'univers romanesque ?
[...] Le thème de la distinction entre l'apparence des comportements et la vérité des cœurs est également annoncé à travers le verbe il semblait qu'elle souffrît sans peine lignes 16-17 et la phrase mais elle avait une si profonde dissimulation, qu'il était difficile de juger de ses sentiments, et la politique l'obligeait d'approcher cette duchesse de sa personne, afin d'en approcher aussi le roi. lignes 18-20. Cela introduit donc le thème de la dissimulation sociale. Cet incipit de La Princesse de Clèves prépare le roman en présentant le cadre historique mais il fait beaucoup plus puisqu'il l'annonce alors même qu'il ne dit encore rien sur l'histoire romanesque. C'est ce qui fait l'originalité de cet incipit où le nom du personnage éponyme n'a même pas encore été cité. [...]
[...] La beauté du roi est mise en valeur par des termes laudatifs dont les deux adverbes bien fait ligne 2 et admirablement dans la phrase il réussissait admirablement dans tous les exercices du corps ligne 6. La beauté de la reine est montrée à travers l'adjectif laudatif belle : Cette princesse était belle ligne 12. La beauté des plus grandes princesses et des plus grands princes est également soulignée par l'hyperbole et le superlatif Jamais [ ] la nature eût pris plaisir à placer ce qu'elle donne de plus beau, dans les plus grandes princesses et dans les plus grands princes. [...]
[...] Effectivement, la grandeur de la cour est mise en valeur dès la première phrase ainsi que le montre le mot magnificence qui est un terme laudatif. Cette grandeur est accentuée par l'adjectif d'intensité tant d'éclat comme le montre la phrase La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tant d'éclat que dans les dernières années du règne d'Henri second. lignes 1-2. Celle-ci est ensuite développée dans le deuxième paragraphe par l'énumération des festivités de la cour comme le montre la phrase C'étaient tous les jours des parties de chasse et de paume, des ballets, des courses de bagues, ou de semblables divertissements lignes 7-8. [...]
[...] Celui-ci s'ouvre sur une longue présentation de la cours sans même mentionner le personnage éponyme. Quel rapport cette peinture historique de l'incipit entretient-elle avec l'univers fictif ? Vise-t-elle seulement à donner de la vraisemblance au roman ou bien n'introduit-elle pas déjà l'univers romanesque ? Nous verrons dans un premier temps que la peinture historique cherche à produire la vraisemblance puis qu'elle n'échappe pas à l'idéalisation propre au romanesque et enfin qu'elle annonce symboliquement l'histoire fictive. Cet incipit de La princesse de Clèves est une peinture réelle de la cour au service de la vraisemblance. [...]
[...] Mme de La Fayette indique également le lieu de l'intrigue, la cour du roi Henry II, comme le montre la phrase Jamais cour n'a eu tant de belles personnes et d'hommes admirablement bien faits ligne 24 où évoluent les personnages qui sont des personnages réels dont le nom et les titres sont cités : Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois ligne «mademoiselle de La Marck, sa petite-fille ligne 10. De plus, le narrateur bien informé présente également les mœurs et les usages de la cour. Les personnages sont alors présentés dans l'ordre hiérarchique. [...]
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