Le XVIIIème siècle connaît l'essor du naturalisme, mouvement littéraire qui cherche à introduire dans l'art les sciences expérimentales. Emile Zola est un des chefs de file de ce mouvement qui apparaît. Il va chercher à exposer l'Homme pour l'étudier sur "le terrain" afin d'en comprendre le comportement. Il va notamment écrire des romans faisant parties des "Rougon-Macquard". La Curée est le deuxième volume de cette série. Dans La Curée qui paraît en 1871, il va présenter les personnages et exposer leur comportement au quotidien. Dans notre extrait, il présente en effet Mme Sidonie qui se promène. Il nous en dresse un portrait qui nous permet de comprendre le personnage (...)
[...] En effet, il utilise un vocabulaire exprimant l'idée de l'âge : "Mme Sidonie avait trente-cinq ans". Dès la première phrase on a une présentation de son âge qui est renforcé par la présence de l'imparfait qui donne un effet de vieillesse supplémentaire à Sidonie. De plus, on remarque qu'il va revenir sur son âge lorsqu'il dit : la vérité, elle n'avait pas d'âge". On repère une antithèse avec la première phrase qui insiste de nouveau sur la vieillesse de Sidonie. [...]
[...] Sidonie est présentée comme femme d'affaire. Elle aime sa profession, sa vie est consacrée uniquement à sa profession. En effet le champ lexical de la justice est fortement présent : "avocat", "barre", "huissier"; "procédure", "protêt" ou encore "recors". Nous sommes donc vraiment plongés dans l'univers de la justice, son caractère en découle. Sans son métier, elle ne serait rien, en effet tous les "joies" quelle peut connaître ne sont dues qu'à sont métier : "Elle se laissait dévorer par les huissiers, ce qui d'ailleurs, lui procurait es jouissances que connaissent seuls les gens processifs". [...]
[...] D'autres part, il est explicitement dit qu'elle ne possède pas beaucoup d'argent : "Si Mme Sidonie ne faisait pas fortune, c'était qu'elle travaillait souvent par amour de l'art". Ici il est dit qu'elle ne possède que très peu d'argent mais son intérêt, son envie d'argent apparaît plus tard lorsqu'il est dit : "rêvant de milliards". Ici il y a opposition entre ces deux phrases, il nous montre qu'elle fait tout pour obtenir de l'argent. Le fait qu'elle ne possède pas beaucoup d'argent apparaît aussi lorsqu'il décrit son panier : "panier légendaire" mais aussi " dont les anses étaient raccommodées avec des ficelles". [...]
[...] Ces comparaisons démontrent qu'elle possède un physique avantageux pour l'emploi, que son physique joint sa fonction. Zola nous dresse donc un portrait négatif de Sidonie, nous montrant la médiocrité de ce personnage à travers son aspect physique, morale et son comportement en société. Il dévalorise le personnage tout au long de sa description. La Curée fait partie de la série des Rougon-Macquard, il en est donc le deuxième volume et on retrouve les mêmes procédés de description des personnages dans les autres volumes de cette série tels que La Fortune des Rougon. [...]
[...] On retrouve ici les trois comparaisons qui sont péjoratives, elles comparent Sidonie, la Femme, à des objets : facture, protêt, recors. Cela donne un effet de froideur, d'un corps inanimé. On trouve d'ailleurs d'autres comparaisons assez négatives : "Ses lèvres souriaient d'un sourire éteint". Ici, on a une personnification des lèvres qui montre que chaque partie de son corps réagit indépendamment les unes des autres, ce n'est plus elle qui contrôle son corps. De plus, son sourire est qualifié comme éteint, ce qui intensifie le côté négatif de son sourire, son sourire comme sa féminité, est éteint. [...]
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