L'extrait se situe à la fin du roman, après l'échec de la révolte, et a une intensité dramatique très forte.
Les prisonniers sont enfermés dans une école, et attendent une exécution atroce : ils seront brulés vifs dans la chaudière d'une locomotive.
L'un des personnages principaux, Kyo, vient de se suicider grâce à la dose de cyanure qu'il portait sur lui.
Katow peut, comme Kyo, choisir de se suicider en avalant sa dose de cyanure afin d'éviter d'être brulé vif.
Mais pris de pitié devant la terreur de deux jeunes gens, il leur donne, leur évitant ainsi une mort atroce que lui-même accepte (...)
[...] Paradoxalement, cet acte suprême de fraternité et de solidarité entraine de nouveau Katow dans la solitude puisqu'il se retrouve seul : Katow se sentit abandonné 18). Dans cette scène qui apparait comme la plus dramatique et la plus touchante du roman, la fraternité atteint son apothéose au moment de la mort. II UNE SOLIDARITE ENTRE LES COMBATTANTS A Le sacrifice de Katow Katow a partagé sa capsule de poison entre deux jeunes insurgés. L'importance du don est souligné par : - l'emploi de deux mots de la même famille : don et donner répétés dans la même phrase : cette pauvre fraternité . [...]
[...] évoque la dernière nuit du Christ : - Katow a rompu la capsule de cyanure en deux et la partage, et le Christ a rompu le pain lors de son dernier repas. C'est le même esprit de sacrifice. - Katow tend ses mains vers ses deux compagnons et leur donne de quoi les sauver de l'horreur comme le Christ fut crucifié entre deux larrons. Le foyer de la locomotive représente l'enfer sur terre. Les termes O résurrection ! évoquent le paradoxe qui est celui du mythe fondateur du christianisme : la résurrection du Christ après sa mort. [...]
[...] Katow s'inquiète de ce que le cyanure ne soit plus efficace : pourvu que le cyanure ne soit pas décomposé 12). Cette inquiétude va s'effacer de façon tragique, quand il comprend la mort de ses compagnons, qui apparait dans ses manifestations physiques : - pour Souen : suffocation convulsive 16) - pour l'autre 16) : un cri étranglé 17). La mort de Souen est évoquée à travers la perception qu'en a Katow. La focalisation est interne : l'auteur, en privilégiant le point de vue de Katow, valorise son sacrifice. [...]
[...] - Ils sont dans l'obscurité mot utilisé trois fois l et 49, au milieu de la nuit formes confuses fenêtres nocturnes 47). On note le champ lexical évoquant une communication difficile : presque sans voix les chuchotements rumeur et pourquoi répondre marchons, dit seulement l'officier 38). La communication orale est difficile, que ce soit : - entre Katow et ses compagnons : des chuchotements des gestes, des dialogues constitués par des phrases nominales et elliptiques : Voilà Donne ! 10). [...]
[...] Il les rendit- les rendit - serra plus fort la main qui cherchait à nouveau la sienne, et attendit, tremblant des épaules, claquant des dents. Pourvu que le cyanure ne soit pas décomposé, malgré le papier d'argent pensa-t- il. La main qu'il tenait tordit soudain la sienne, et, comme s'il eût communiqué par elle avec le corps perdu dans l'obscurité, il sentit que celui-ci se tendait. Il enviait cette suffocation convulsive. Presque en même temps, l'autre : un cri étranglé auquel nul ne pris garde. [...]
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