Commentaire entièrement rédigé relatif au texte de La Bruyère extrait des Caractères (Ch. XII, 1688) : Des jugements, la guerre des chats.
[...] Cet amalgame ne peut que faire réagir le lecteur pacifiste. En effet, si l'on met en relation cette réponse avec celle qui précède, montrant la gradation des arguments contre les guerres proposés par La Bruyère, on voit que l'homme raisonnable dénonce ce qui est le moins condamnable, parce que fictif, alors qu'il apparaît solitaire de ce qui l'est le plus. Ce procédé argumentatif cherche à l'inciter à s'engager en exerçant sa raison, pour enrayer le mouvement inéluctable d'autodestruction de l'homme par lui-même. [...]
[...] LA BRUYERE Les Caractères (Ch. XII, 1688) Texte étudié : Que si l'on vous disait que tous les chats d'un grand pays se sont assemblés par milliers dans une plaine, et qu'après avoir miaulé tout leur soûl, ils se sont jetés avec fureur les uns sur les autres, et ont joué ensemble de la dent et de la griffe ; que de cette mêlée il est demeuré de part et d'autre neuf à dix mille chats sur la place, qui ont infecté l'air à dix lieues de là par leur puanteur, ne diriez-vous pas : "Voilà le plus abominable sabbat dont on ait jamais ouï parler ? [...]
[...] Dans cette seconde partie, La bruyère interpelle l'Homme, le combattant, celui qu'il condamne, mais dont chaque lecteur est le représentant. III Le vous se dédouble, par l'utilisation de formes pronominales réfléchies De plus, à partir de car vos seules mains le "vous" se dédouble, par l'utilisation de formes pronominales réfléchies : que pouviez-vous vous faire les uns aux autres ; vous servent à vous faire réciproquement Ce dédoublement décrit l'humanité se combattant elle- même, à l'image des chats et des loups, non plus dans la fiction du conditionnel, mais dans la réalité. [...]
[...] Le texte se clôt sur la description de l'armement moderne et de ses terribles ravages. L'argumentation utilise l'accumulation et la gradation pour évoquer els armes et les ravages provoqués par les armes, des moyens de défense naturels des animaux à ceux des hommes, perfectionnés au fil des ans jusqu'à l'invention du canon. Cette évolution est mise en parallèle avec les conséquences qu'elle implique sur les belligérants d'abord, puis sur les victimes innocentes des guerres. C La fonction de l'ironie L'écriture ironique se manifeste à partir de la seconde partie. [...]
[...] I La première partie se présente comme une fiction racontant avec détails la guerre des chats puis faisant allusion à celle des loup On peut remarquer une gradation entre ces deux espèces animales, marquée par Et si les loups dans la sauvagerie, non décrite, mais attachée à l'espèce. Cette partie s'achève par l'aveu fictif des animaux expliquant que la gloire est à l'origine de ces guerres. Chaque étape de cette partie est ponctuée par les réactions du lecteur, dont La Bruyère rapporte les propos (par les discours direct et indirect), énonçant l'horreur et, pour finir, la moquerie exprimant le mépris pour la bêtise des animaux. [...]
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